Mathieu Darche, Benoit Pouliot et Alexandre Picard sont dans la même situation: ils font partie des rares francophones occupant le vestiaire du Canadien - David Desharnais et Yannick Weber sont les autres - et ils patinent vers l'inconnu quant à leur chance de revêtir l'uniforme tricolore l'automne prochain.

Au terme de sa meilleure saison en carrière (12 buts, 26 points), Mathieu Darche espère que ses performances et son implication remarquée au cours de la saison lui vaudront un nouveau contrat. «Je ne rêve pas en couleurs. J'ai 34 ans, je touche le salaire minimum dans la LNH (500 000 $) et je suis un joueur d'utilité. Ça ne m'a pas empêché de fournir une contribution que j'aimerais vraiment répéter l'an prochain», a indiqué Darche.

S'il a rempli des rôles au sein de tous les trios et aussi en attaques massives en fin de saison, Darche a raté 17 matchs en raison d'une blessure à la paroi abdominale. Une blessure qui devrait contraindre le candidat du Canadien au trophée Bill-Masterton à subir une intervention chirurgicale au cours des prochaines semaines.



Picard: tibia fracturé

Si Mathieu Darche a pu contribuer au succès du Canadien après sa blessure, c'est sur la touche que le défenseur Alexandre Picard a terminé la saison.

Atteint à un genou par un puissant tir frappé de Benoit Pouliot le 23 mars dernier, lors d'un entrainement qui précédait un voyage à Boston, Picard a subi une fracture au tibia gauche. Une fracture que les médecins du Canadien ont mis du temps à déceler. «Après l'envolée vers Boston, j'avais le genou gros comme ma tête. Les premiers examens n'ayant rien dévoilé, je suis retourné sur patins. Lors d'un entrainement au cours duquel j'ai poussé à fond que la douleur s'est faite plus vive encore. Les nouveaux examens ont alors confirmé la fracture», racontait le Gatinois qui est au repos complet.

Après une première saison à Montréal, saison au cours de laquelle il a été rayé de la formation à 29 reprises en plus de rater les 8 derniers matchs de la saison et les sept parties de séries, Picard espère avoir fait la preuve de son utilité. «J'ai donné le maximum à chaque fois qu'on a fait appel à mes services. Ce n'était pas toujours évident, mais je ne me suis jamais plaint. J'espère que les négociations avec le Canadien aboutiront sur un nouveau contrat», a conclu le Picard qui, en 43 matchs disputés, a marqué trois buts et récolté huit points. Il a encaissé un salaire de 600 000 $.

Pouliot s'est caché

Seul joueur du Canadien à refuser les demandes d'entrevues jeudi, Benoit Pouliot a raté une belle occasion de démontrer sa force de caractère. Contrairement à Scott Gomez qui a fait face à la musique après une saison qu'il a qualifiée de misérable, Pouliot est demeuré loin des caméras et des critiques. Malgré des sommets personnels de 79 matchs disputés, de 17 mentions d'aide et 30 points, Pouliot projette l'image d'un joueur talentueux, mais sous productif. Obtenu du Wild du Minnesota en retour de Guillaume Latendresse, Pouliot touchait cette année un salaire de 1,3 million $.

Écarté de la formation une seule fois en saison régulière par Jacques Martin, Pouliot qui s'est contenté d'une récolte de six points (trois dans un même match au Minnesota) lors de ses 24 dernières parties de saison régulière. Après avoir disputé les quatre premiers matchs de la série opposant le Canadien aux Bruins, il a été confiné à la galerie de presse. Une contribution offensive nulle combinée à une mauvaise pénalité écopée lors du troisième match de la série a entrainé sa mise au rancart par Jacques Martin. Une mise à l'écart qui laisse poindre des doutes quant aux chances que Pouliot ne reçoive une offre de contrat de la part du Canadien avant l'ouverture du marché des joueurs autonomes le premier juillet prochain.

Photo: André Pichette, La Presse

Alexandre Picard espère avoir fait la preuve de son utilité durant sa première saison à Montréal.