Le nom de Zdeno Chara est pour toujours associé à l'assaut dont il s'est rendu coupable à l'endroit de Max Pacioretty le 8 mars dernier au Centre Bell. Derrière ce geste qui porte ombrage au capitaine des Bruins, se cache toutefois l'un des meilleurs défenseurs au monde.

Les chroniqueurs de hockey de la LNH l'ont confirmé lundi en hissant Chara au sein du groupe des trois finalistes au trophée Norris remis annuellement au meilleur défenseur de la LNH. Capitaines des Predators de Nashville et des Red Wings de Detroit, Shea Weber et Niklas Lidstrom accompagnent Chara au sein de ce «Big Three» du tonnerre.

«C'est un bel honneur que je tiens à partager avec mes coéquipiers», a laconiquement lancé le capitaine des Bruins lorsqu'on lui a demandé de commenter sa nomination.

Chara a ensuite été plus loquace quant à l'importance qu'il accorde à ce trophée qu'il a soulevé il y a deux ans.

«Je remercie les personnes qui ont voté pour moi. Je les remercie surtout d'avoir reconnu la nature même de ce trophée qui est un honneur défensif. Je me fais une fierté personnelle d'évoluer soir après soir devant les meilleurs trios adverses. Ce n'est pas un job facile, mais je le relève tous les soirs. Je n'accomplis pas ce boulot seul. Nous sommes cinq sur la patinoire et toute l'équipe contribue aussi. Mais c'est une source de motivation de faire face à ces joueurs de grand talent à chaque match. Je suis fier qu'on reconnaisse mon travail défensif», a plaidé le géant de 6'9, troisième choix des Islanders de New York (56e sélection) en 1996. Chara est ensuite passé aux Sénateurs d'Ottawa en compagnie d'un choix de première ronde (Jason Spezza) en retour d'Alexei Yashin. Il s'est entendu avec les Bruins à titre de joueur autonome le premier juillet 2006.

Zdeno Chara a marqué 14 buts et récolté 44 points en 81 matchs cette saison. Il a surtout maintenu un différentiel de +33.

«Quand tu vois Zdeno jouer tous les jours tu apprécies toutes ses qualités. Il est bien sûr très bon défensivement, il est aussi physique et contribue à l'attaque. Il a terminé la saison à plus 33 malgré le fait que je l'envoie tous les soirs contre les meilleurs attaquants des autres équipes. À mes yeux, "Z" est le meilleur défenseur de la Ligue», a lancé Claude Julien qui considère toutefois que la plus belle reconnaissance accordée à son capitaine vient de ses adversaires.

«Si on plaçait tous les attaquants de la LNH dans une salle et qu'on leur demandait s'ils aiment affronter Zdeno Chara, je suis convaincu qu'il n'y aurait pas un seul bras qui se lèverait», a conclu Julien.

Dans le vestiaire des Bruins, on rendait bien sûr hommage au capitaine.

«C'est un honneur qui lui revient de plein droit et je considère qu'il devrait le gagner encore cette année», a lancé Patrice Bergeron.

«J'ai eu la chance de passer près de la moitié de la saison à ses côtés. Je qui m'impressionne le plus de lui est sa détermination. Il est gros et fort, mais il travaille aussi plus fort que nous tous. Que ce soit sur la patinoire ou au gymnase», a indiqué Johnny Boychuk qui a beaucoup appris à la droite de Chara cette saison.

«J'étais un de ses admirateurs avant même de me joindre aux Bruins. C'est donc un honneur particulier d'être à ses côtés. "Z" ne parle pas beaucoup. C'est le genre de gars qui prêche par l'exemple. Mais il m'a souvent donné des indications pour améliorer la qualité de mon jeu dans notre territoire», a ajouté le deuxième choix de l'Avalanche du Colorodo (61e sélection) en 2002 qui est passé aux Bruins à l'été 2004 en retour de Matt Hendricks.

Nicklas Lidstrom, avec ses 16 buts, 62 points et un différentiel de +20, sera le principal rival de Chara dans la course. Le capitaine des Wings a remporté le trophée à six reprises entre 2000 et 2008. Seuls le lock-out et Scott Niedermayer l'ont empêché de le soulever huit fois de suite. Fort d'une saison de 16 buts et 48 points (+7), Shea Weber est en quête d'un premier trophée Norris.

Duncan Keith, des Blackhawks de Chicago, a remporté cet honneur l'an dernier.

Outre Chara, deux autres défenseurs seulement ont remporté le trophée Norris chez les Bruins: Raymond Bourque, qui l'a soulevé cinq fois et Bobby Orr qui l'a gagné huit saisons consécutives de 1968 à 1975.