Après deux victoires consécutives en lever de rideau de la série l'opposant aux Bruins, le Canadien se retrouve en ce dimanche de Pâques à un revers d'être chassé des séries éliminatoires.

Malgré les 50 arrêts de son gardien Carey Price, le Canadien s'est finalement incliné 2-1 en deuxième période de prolongation.

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«Les deux équipes viennent de disputer un grand match de hockey», a reconnu l'entraîneur-chef Jacques Martin après la troisième défaite consécutive de son équipe, la deuxième de suite en prolongation.

«Nous avons tout donné et avons généré plusieurs occasions de marquer. C'est bien sûr une défaite qui fait mal, mais nous avons maintenant deux jours pour nous regrouper avant de revenir devant nos partisans pour forcer la tenue d'un septième match», a ajouté l'entraîneur-chef du Canadien.

C'est Nathan Horton après 29 min 3 s de temps supplémentaire qui a mis un terme à ce grand match de hockey. Après une belle poussée des Bruins, Horton a profité d'une mêlée autour du filet de Carey Price pour marquer dans un filet désert.

Pendant que les joueurs des Bruins s'agglutinaient dans un coin de la patinoire pour célébrer ce but gagnant et que le TD Garden tremblait en raison de la frénésie qui régnait dans les gradins, les joueurs du Canadien, têtes baissées, retraitaient au vestiaire.

Sur la galerie de presse, les mines déconfites du directeur général Pierre Gauthier et de son conseiller Bob Gainey en disaient long sur la déception reliée à ce revers.

Thomas vole Gionta

Car s'il est vrai que le Canadien a perdu, il est tout aussi vrai qu'il aurait facilement pu rentrer à Montréal avec une avance de 3-2 au lieu de faire face à l'élimination.

Tout juste avant la poussée qui a mené au but de Nathan Horton, Tim Thomas a réalisé un arrêt magistral aux dépens de Brian Gionta à qui Travis Moen venait de servir une passe parfaite au terme d'une descente à deux contre un.

«Quand la rondelle a quitté la lame de mon bâton, j'étais convaincu que je marquerais. Tim Thomas est un excellent gardien et il l'a prouvé en sortant la jambière pour faire l'arrière. Il l'a prouvé plusieurs fois ce soir en fait», a dit le capitaine du Canadien.

«Si ce n'était pas de l'arrêt de Tim, on ne parlerait pas du but de Nathan, car le match se serait terminé sur ce jeu et le Canadien aurait gagné», a convenu le Québécois Patrice Bergeron.

«C'est définitivement l'arrêt du match. L'arrêt de la série. L'arrêt de la saison», a renchéri le capitaine des Bruins Zdeno Chara.

En plus de réaliser cet arrêt du tonnerre, Tim Thomas a limité le Canadien à un but sur 45 tirs. Sans surprise, c'est le gardien des Bruins qui revêtaient le blouson que les joueurs remettent, après les rencontres, au héros du match.

«Quand j'ai vu la rondelle aller du côté de Gionta, j'ai su qu'elle arriverait rapidement. J'ai juste eu le temps de pousser vers ma gauche et de garder ma jambière collée sur la patinoire. Quand j'ai senti la rondelle frapper, j'ai été soulagé, bien honnêtement, c'était un jeu très serré», a lancé l'un des trois finalistes au trophée Vézina.

Lorsqu'on a indiqué à Thomas que Gionta croyait qu'il marquerait sur le jeu, il a répliqué avec une blague : «J'aurais préféré qu'il lève les bras au ciel au lieu de me donner un coup de bâton sur le masque en passant près de moi.»

Si Thomas a réalisé l'arrêt de la soirée, l'arrêt qui hantera Brian Gionta, le Canadien et leurs partisans si les Bruins s'envolent avec la série, ses coéquipiers Michael Ryder, en première période, et Zdeno Chara, en prolongation, lui ont sauvé la vie chacun leur tour.

Ryder a réalisé un bel arrêt avec le gant de la main droite devant Tomas Plekanec. Quant à Chara, il a bloqué, bien malgré lui, un tir de Michael Cammalleri qui l'a atteint derrière la jambe droite alors que le défenseur faisait dos au jeu.

Deux périodes sans but

On s'attendait à un grand match de la part du Canadien et des Bruins. La première période a répondu aux attentes. Du jeu rapide, interrompu par de rares coups de sifflet et quelques erreurs et revirements ont donné lieu à de belles occasions de marquer de part et d'autre.

Carey Price s'est particulièrement illustré aux dépens de Mark Recchi à qui Patrice Bergeron a offert une passe parfaite dans l'enclave tôt dans le match. Le gardien du Canadien s'est ensuite dressé devant Milan Lucic qui a disputé un premier tiers plus soutenu que les 12 premières périodes de la série réunies. Price, encore lors d'une sortie périlleuse de son filet, a perdu la rondelle au profit des Bruins. Il a toutefois eu le temps de reprendre sa place devant sa cage et de faire oublier sa bévue avec un arrêt aux dépens de David Krejci.

Moins occupé que son vis-à-vis, Tim Thomas a repoussé 10 tirs du Tricolore. Pour la première fois en cinq rencontres, les deux équipes ont été incapables de marquer au cours des 20 premières minutes.

La disette s'est prolongée en deuxième tiers. Les gardiens n'ont toutefois pas eu à multiplier les miracles pour s'imposer. Ça non! Car après 20 minutes enlevantes en premières, les 20 suivantes ont été plutôt ordinaires.

Davantage préoccupés par la crainte de ne pas être responsables d'un but accordé à l'adversaire que responsables du premier but de leur formation, les joueurs du Canadien et des Bruins ont appuyé sur le frein en deuxième au lieu d'enfoncer un peu plus l'accélérateur.

La troisième a pris une autre tournure. Les deux équipes ont ouvert les valves et Brad Marchand, une véritable peste aux dépens du Canadien depuis le début de cette série, a lancé son équipe en avant sur le 28e tir des Bruins.

Jeff Halpern a nivelé les chances avec un peu plus de six minutes à faire en troisième.

La première période de prolongation a donné lieu à de beaux échanges de deux clubs avant que Nathan Horton ne mette fin aux hostilités au deuxième engagement supplémentaire.

C'était la première fois depuis le 24 avril 2006 que le Canadien se rendait en deuxième période de prolongation. À cette époque, Michael Ryder avait donné une victoire au Canadien face aux Hurricanes de la Caroline en marquant à 2:32 de la deuxième prolongation.

Le match de samedi était donc le plus long depuis que Patrice Brisebois, le 24 avril 1997, avait donné un gain de 4-3 du Tricolore aux dépens des Devils du New Jersey après 7:37 de jeu en troisième prolongation.