Bien que Claude Julien se soit abstenu de confirmer le retour dans la formation de son capitaine, tout indique que Zdeno Chara sera en mesure de prendre part au troisième match de la série Canadien-Bruins, ce soir au Centre Bell.

Le défenseur de 6'9, qui a raté le dernier rendez-vous en raison d'un virus qui l'a déshydraté, avait retrouvé des couleurs, lundi matin, alors qu'il a participé à l'entraînement matinal des Bruins, dirigeant même la séquence d'étirements à la fin de l'exercice.

«Ça va être bon de revoir notre capitaine», s'est permis Patrice Bergeron.

Il faut dire que les Bruins ne sont pas la même équipe sans Chara en uniforme. Depuis qu'il est arrivé à Boston, au début de la saison 2006-07, l'arrière slovaque ne s'est pas absenté souvent, mais lorsque ça s'est produit, il a laissé un trou béant à la ligne bleue des Bruins.

Si l'on tient compte du dernier match, le premier match en séries que Chara ratait avec les Bruins, ces derniers n'ont remporté que quatre matchs en 13 (4-6-3).

Le match de ce soir marquera en outre le retour de Chara à Montréal depuis les événements impliquant Max Pacioretty, le 8 mars dernier.

Du côté des Bruins, on ne s'attend pas à ce que la réaction potentiellement féroce des amateurs ne perturbe le jeu de Chara.

«Je ne vois pas comment il pourrait se faire huer davantage, a lancé Shawn Thornton. Ça fait quatre ans que 22 000 personnes le huent dès le moment où il touche la rondelle...»

«Je ne sais pas s'il y a un seul aréna dans la ligue où Zdeno ne se fait pas huer, pas autant en raison de ce qui s'est passé que parce que les gens réalisent l'impact qu'il a sur un match», a ajouté Claude Julien.



Thomas de retour?

Les Bruins n'ont pas déployé de trios durant l'entraînement matinal, cachant ainsi leurs intentions par rapport à un quelconque changement à la formation.

Tim Thomas a toutefois été le premier gardien à quitter la patinoire, ce qui est généralement une indication de celui qui défendra la cage des Bruins.

Le gardien de 37 ans affiche un dossier de 3-7-3, une moyenne de buts alloués de 3,33 et un taux d'efficacité de ,906 en carrière au Centre Bell. Mais en séries éliminatoires, ses statistiques à Montréal sont bien meilleures: une fiche de 3-3, une moyenne de 2,65 et un taux d'efficacité de ,912.

Mais c'est un passé plus récent qui importe le plus à Thomas, qui a donné des buts rapides au Tricolore lors des deux premiers matchs.

«On ne peut pas leur permettre de marquer aussi tôt dans le match, a convenu Julien. Le Canadien se nourrit de cela. Il aime frapper tôt et ensuite fermer le jeu, et c'est ce qu'il a réussi à faire dans les deux premiers matchs.»

Rester détendu

Les Bruins assurent qu'ils ne vont pas paniquer devant la tâche qui se présente devant eux.

«Ce ne sont que deux matchs, a rappelé Bergeron. Nous avons été de l'autre côté de la clôture dans les dernières années, on sait que l'on doit prendre cela un match à la fois et qu'il n'y a rien de terminé. On reste confiant.»

Le fait de s'éloigner de Boston, où l'insatisfaction était devenue palpable, aidera peut-être les Bruins à garder le contrôle de leurs émotions.

C'est en tout cas ce que prêche Claude Julien.

«Pour avoir du succès, il faut rester détendu jusqu'à un certain point », a expliqué l'entraîneur, qui est lui-même confronté à ce défi.

«Ça ne veut pas dire de ne pas être concentré ou de ne pas être intense, c'est juste d'éviter que la nervosité vienne drainer nos énergies.

«Il faut avoir confiance qu'on peut jouer le genre de match dont on est capable. On l'a montré tout au long de la saison, il s'agit maintenant de le montrer ce soir.»

Photo: Bernard Brault, La Presse

Tim Thomas