Hal Gill a grandi au Massachusetts et il a fait son entrée dans la Ligue nationale dans l'uniforme des Bruins de Boston.

À la fin des années 90, si l'on avait dit au jeune Hal Gill qu'il porterait un jour l'uniforme du Canadien, il aurait probablement fait la grimace.

«Quand on grandit à Boston, on apprend à haïr le Canadien, nous a raconté Gill. Personne n'aime perdre, donc c'est sûr qu'on en vient à détester l'équipe qui nous défait.»

C'est un trait culturel qui ne se vérifie pas seulement à travers les partisans, mais aussi dans les médias. On n'a qu'à lire certains articles vitrioliques dans les journaux de Boston pour constater que la rivalité n'est pas gérée de la même manière là-bas et ici.

«Ils nourrissent la haine, mais en même temps, c'est la même passion, croit Gill. Elle est juste canalisée autrement.

«À Boston, on traite encore le Canadien de club de plongeon, même si l'étiquette tient moins qu'avant. Je me souviens, à l'époque où je jouais pour les Bruins, que Mike Ribeiro avait fait un plongeon qui ne faisait aucun doute. Ces événements-là s'additionnent dans l'esprit des gens, leur idée se cristallise.

«Ils vont ensuite détester Max Pacioretty à la suite du coup de Zdeno Chara...»

En débarquant dans l'entourage du Tricolore, le grand défenseur pensait vivre l'envers de la médaille de la rivalité Canadien-Bruins. Il pensait voir simplement l'écho d'un même sentiment. Mais il est resté surpris.

«Quand je suis arrivé à Montréal, je disais aux gens "Ah, vous devez vraiment détester les Bruins". Mais non! Ils adorent les matchs Canadien-Bruins et ils adorent la ville de Boston, qui ressemble à Montréal à plusieurs points de vue.

«Je suis sûr qu'il y a peu de gens à Montréal qui aiment les Bruins, sauf que le monde apprécie avant tout le fait qu'ils auront toujours droit à des confrontations excitantes entre les deux équipes. C'est ce qu'ils aiment le plus.

«Tandis qu'à Boston, ils haïssent le Canadien et veulent le voir perdre. Et ils agissent de la même manière à l'égard des Yankees de New York!»