«Nous sommes dans le pétrin! Nous sommes frustrés; en colère. Ils jouent du bon hockey, mais nous sommes nos pires ennemis en jouant comme nous l'avons fait lors des deux premiers matchs.»

Ces constatations de Milan Lucic illustrent à merveille dans quel merdier le gros attaquant des Bruins et ses coéquipiers se retrouvent alors qu'ils débarquent à Montréal avec un déficit de 0-2 à combler.

L'histoire joue contre Boston.

Après 32 duels de séries éliminatoires, ils n'affichent que huit victoires aux dépens du Canadien. Mais il y a plus: jamais encore, les Bruins n'ont réussi à combler un tel déficit pour ensuite gagner une série. Ils ont fait chou blanc 26 fois.

«Il est grand temps de réagir et tout commencera avec un bon début de match. Ça n'a pas de sens de leur avoir donné le premier but si rapidement lors des deux premiers matchs. On doit établir notre style. Prendre possession de la patinoire. En les laissant marquer les premiers, on leur donne l'occasion de fermer le jeu. Et ils sont très bons dans cet aspect du jeu», a ajouté Lucic.

Après avoir dominé les Bruins avec 32 buts et 62 points en saison régulière, le gros ailier gauche est en quête d'un premier point après deux rencontres éliminatoires. Limité à deux tirs lors du premier match, il en a obtenu trois, samedi, dont l'un sur une occasion en or et qui s'est soldée par un arrêt spectaculaire de Carey Price.

«Il est clairement en état de grâce. On dirait qu'il couvre tout le filet tant il est gros et toujours en bonne position. Il nous complique vraiment le travail. Tout comme les défenseurs qui le protègent. Ils font leur travail. À nous maintenant de faire le nôtre», martelait de gros ailier gauche.

Rare source de motivation

Le dos déjà un peu appuyé au mur après deux matchs seulement, les Bruins ont fait le voyage en direction de Montréal en après-midi dimanche. Ils souhaitent que ce retour sur la route, où ils ont maintenu la 6e fiche de la LNH (24-12-5), leur sera bénéfique.

Seul bémol à cette statistique, le Centre Bell est le seul amphithéâtre où les Bruins ont posé les patins sans ressortir avec une victoire cette année. Ils y ont encaissé des revers de 4-3, 3-2 en prolongation et 4-1.

«Que ce soit sur la route ou à la maison, nous devons mieux jouer», a lâché un Claude Julien encore dépité au lendemain de la deuxième défaite de son équipe. Une défaite qui prolonge à six la séquence de revers consécutifs des Bruins en séries, une séquence amorcée avec les quatre défaites encaissées aux mains des Flyers de Philadelphie en deuxième ronde le printemps dernier. Quatre revers qui avaient effacé les trois gains obtenus en lever de rideau de cette série.

Questionné à savoir s'il était plus déçu que surpris par le fait que son équipe soit dans une situation aussi précaire après deux matchs, Julien a convenu que la déception l'emportait.

«Je suis surtout déçu de voir que nous ne jouons pas à la hauteur de notre talent. Nous commettons des erreurs qui se transforment en buts marqués par le Canadien. Le pire avec ces erreurs, c'est qu'elles sont le résultat de mauvaises décisions, de nonchalance. On ne peut pas se permettre ça en séries. Surtout contre le Canadien qui est aussi efficace une fois qu'il profite d'une avance», a indiqué Julien.

Lorsqu'on lui a demandé s'il était surpris de voir le Canadien jouer avec autant d'efficacité, Claude Julien a esquissé un rare sourire.

«Surpris? Pas du tout! Ils ont fait exactement la même chose l'an dernier contre Washington et Pittsburgh. Nos gars étaient informés. Ils étaient préparés. Il faut maintenant apporter les changements nécessaires pour nous permettre de revenir dans la série. Mais pour y arriver, il faut avant tout bien jouer et aller marquer le premier but au lieu de le donner comme on l'a fait dans les deux premiers matchs», a conclu Julien.