Les gros canons des Bruins sont restés loin des médias, vendredi, au terme de l'entraînement de l'équipe en banlieue de Boston. Pas de traces des Chara, Lucic, Bergeron, Recchi et Horton!

C'est que les Bruins essaient tant bien que mal de faire le vide autour d'eux et de ne pas se laisser indisposer par la vague de négativisme qui souffle sur Boston.

Surtout que le début de saison catastrophique des Red Sox contribue à la morosité ambiante...

«Nous essayons de rester loin de ce qui se dit dans les médias et de se concentrer sur ce qui se passe dans le vestiaire, a admis la recrue Brad Marchand. On n'a pas besoin d'ajouter des choses au-dessus de nos têtes. Ça va être une longue série et c'est important de retenir les choses positives que nous avons faites hier soir et de bien se préparer en vue de chaque match.»

«Car on fait beaucoup de bonnes choses, a insisté Marchand. Ce qui change notre perspective, c'est juste le fait que nous n'avons pas été en mesure de marquer. Ç'aurait été un excellent match pour nous si nous avions pu marquer deux buts.»

Les problèmes de l'attaque à cinq

La performance erratique du trio de Milan Lucic, David Krejci et Nathan Horton dans le premier match en a étonné plusieurs. D'autant que Lucic est considéré comme l'attaquant le plus important des Bruins dans cette série.

«Je ne suis pas ici pour lancer de flèches à personne, a lancé Claude Julien en entrevue. Une chose est certaine, notre équipe est capable de mieux jouer.»

«Il ne faut pas braquer les projecteurs sur un seul gars. Mais ça ne fait aucun doute que Lucic a un gros impact sur notre équipe et que nous avons besoin de lui à son mieux.»

Lucic n'est pas le seul responsable. Les Bruins connaissent de gros ennuis en avantage numérique - des ennuis qui, ironiquement, ont commencé après l'arrivée de Tomas Kaberle à Boston.

Depuis que le défenseur tchèque - qui a tant hanté le Tricolore dans l'uniforme des Maple Leafs de Toronto - s'est joint aux Bruins, leur supériorité numérique n'a qu'une efficacité de 10,6%.

Et ça s'est poursuivi dans le premier match de la série alors que les Bruins ont été blanchis en trois supériorités numériques.

D'aucuns réclament de grands chambardements, par exemple d'insérer Zdeno Chara devant le filet de Carey Price plutôt que d'être employé à la pointe.

Ça n'arrivera pas.

«Si l'on mettait Zdeno en avant, on deviendrait plus mince à la ligne bleue et l'on perdrait de bons éléments en attaque qu'on serait forcé de mettre de côté, a expliqué Julien. On a pris cette décision en fonction de bien répartir nos forces et nos faiblesses.»

Pas la fin du monde

Dans l'histoire, la fiche des Bruins lorsqu'ils perdent le premier match d'une série est de 11-39.

Mais Claude Julien n'en a cure: à l'instar de ses joueurs, il a répété que ce n'était qu'un match... et non la fin du monde.

«On est passé à travers la même chose l'an passé quand on a perdu le premier match contre les Sabres de Buffalo, a rappelé Julien. On s'était repris dans le match suivant.»

«Ce n'est pas comme si nous n'avons jamais vécu cette saison-là. C'est le temps de prendre avantage de l'expérience acquise.»