En saison régulière, les Bruins de Boston ont excellé à trouver le juste équilibre entre la robustesse et la discipline. Ils ont joué la carte de l'intimidation à l'occasion - le Canadien en sait quelque chose - mais se sont en même temps montré frugal au chapitre des avantages numériques accordés à l'adversaire.

Pourtant, les Bruins n'ont pas été «gros» face au Canadien lors du premier match de la série. Se pourrait-il qu'ils aient ménagé leurs transports au nom de la discipline à tout prix?

«Je ne crois pas, a répondu Chris Kelly. Nous avons terminé nos mises en échec quand la situation le demandait. Peut-être que les médias croient que parce que ce sont les séries, il faut absolument renverser l'adversaire de l'autre côté de la bande, mais ce n'est pas le cas.

«Il faut seulement jouer notre match en fonction de nos atouts.»

Shawn Thornton, qui a l'habitude de connaître de connaître de bons matchs face au Canadien, a été limité à cinq minutes d'utilisation. Son trio n'a pas pu laisser sa marque.

«Nous essayons toujours de pratiquer un style robuste, mais en séries, on se doit d'être discipliné, a signalé Thornton. Pourrions-nous jouer plus physique? Probablement. Mais nous ne sommes jamais satisfaits... Au moins, au plan de la discipline, nous avons fait du bon travail.»

En possession de la rondelle

Selon l'entraîneur-chef Claude Julien, si les Bruins n'ont pas davantage fait valoir leur domination physique, c'est parce qu'ils ont dominé les autres aspects du jeu!

«Nous voulons jouer de façon robuste, mais ça devient un défi de le faire lorsque nous avons la rondelle durant toute la soirée», a lancé Julien.

«Nous n'avons pas passé beaucoup de temps dans notre territoire, de sorte que nos défenseurs n'ont pas eu l'occasion de vraiment s'impliquer physiquement. Et bien sûr, on ne frappe pas quand on contrôle la rondelle en zone offensive.

«Nous avons quand même terminé le match avec un certain nombre de mises en échec, mais ça a assurément dégonflé l'aspect physique de notre jeu.»

La lecture de Julien est intéressante quand on constate que, dans les matchs Bruins-Canadien de cette saison, c'est lors de leur victoire de 7-0 que les Bruins ont été les moins robustes, se limitant à 11 mises en échec. Dans les cinq rencontres précédentes, ils en avaient appliqué plus de 23 en moyenne.

L'intensité avant la brutalité

À moins que les Bruins cachent bien leur jeu, ça ne semble pas être une priorité pour eux de punir les joueurs du Canadien comme ils l'ont fait lors de leur fameuse victoire de 8-6 à Boston.

Est-ce parce que dans cette rencontre, malgré la brutalité qu'ils avaient affiché face au CH, ils avaient néanmoins accordé quatre buts en avantage numérique?

«On peut toujours jouer de façon plus agressive, et en cela je parle d'être plus affamé sur les rondelles libres et de remporter plus de batailles à un contre un, a précisé Gregory Campbell, un autre gros bonhomme des Bruins.

«Jouer physique, ce n'est pas toujours faire des mises en échec retentissantes ou jeter les gants. C'est d'être intense sur la rondelle, particulièrement devant le filet, là où on a des chances de marquer.»

Le Canadien dur à intimider

Avant que ses hommes distribuent des mises en échec retentissantes, Claude Julien veut surtout qu'ils se fraient un chemin devant Carey Price.

«La présence au filet est plus un état d'esprit que quelque chose que l'on doit pratiquer, a noté l'entraîneur des Bruins. Si l'on s'engage à y aller, nous allons y aller, même si le Canadien a fait du bon travail à nous maintenir en périphérie lors du premier match.

C'est dans l'ADN des Bruins d'être plus agressifs et plus robustes lorsqu'ils élèvent leur niveau d'intensité. Et ils se doivent assurément d'être plus intenses samedi qu'ils l'ont été en lever de rideau.

Mais de là à dire qu'ils peuvent intimider le Canadien?

«Ce sont des adultes accomplis et c'est difficile d'intimider des adultes accomplis», a répondu Chris Kelly.