Carey Price a profité de la dernière saison pour rétablir son rang parmi les bons jeunes gardiens de la ligue. Il doit maintenant s'assurer que ses séries sanctionneront le travail accompli au lieu de l'entacher.

«Je me sens bien», a d'emblée assuré Price, qui semblait ennuyé par un malaise à la jambe gauche, mardi.

«Je vais continuer de faire ce que j'ai fait durant toute la saison. Je ne suis pas seul dans ce bateau, le reste de l'équipe est là aussi. Alors je ne vais pas mettre tout le fardeau sur mes épaules.»

Le Canadien compte néanmoins sur lui pour demeurer dans le coup face aux Bruins de Boston. Et il espère que le gardien de 23 ans sera vite en mesure de remporter un match après s'être incliné à ses huit dernières décisions en séries.

«J'ai appris beaucoup lors de mes quatre premières saisons et la principale leçon que je peux mettre en application, c'est de demeurer plus calme et de ne pas me laisser atteindre par l'adversaire», a raconté Price.

Une série de gardiens?

Avec Tim Thomas à l'autre bout de la patinoire, la série Bruins-Canadien mettra aux prises deux candidats possibles au trophée Hart, dont l'un (Thomas) est grandement favori pour décrocher aussi le trophée Vézina.

Mais il ne faut pas nécessairement s'attendre à une série de gardiens de but.

«C'est sûr que les gardiens font une grosse différence dans le résultat d'une série, mais au bout du compte, c'est l'équipe qui joue le mieux qui gagne», a soutenu Price.

Si la série pourrait se jouer ailleurs que devant le filet, c'est peut-être parce qu'autant Price que Thomas ont connu des difficultés face à leurs présents adversaires.

Price a surtout connu des ennuis au TD Garden cette saison avec une seule victoire en trois départs, une moyenne de buts alloués de 5,11 et un taux d'efficacité de ,863.

«Chaque équipe a connu des matchs où elle n'a pas été très bonne, et il se trouve que deux de ces matchs ont eu lieu contre Boston, a commenté Price à ce sujet.

«Mais ce qui s'est passé en saison régulière n'est plus vraiment pertinent.»

Price assure que le Garden est un endroit plaisant où jouer.

«Ça risque d'être assez fou là-bas, a-t-il ajouté. Quand on va rentrer au Garden, ils vont peut-être essayer de virer notre autobus à l'envers!»

Thomas n'est pas en reste, lui qui affiche un dossier en carrière de 10-14-4, avec une moyenne de 3,05 et un taux d'efficacité de ,906 face au Tricolore.

«Thomas a démontré cette année pourquoi il faisait partie de l'élite, a décrit Price. Son sens de la compétition est inégalé et même si sa technique est énigmatique, elle l'aide à être le gardien qu'il est.»

Le coéquipier et l'homme

Scott Gomez a déjà été le coéquipier de Martin Brodeur et Henrik Lundqvist, et il n'a jamais entrepris les séries éliminatoires avec un point d'interrogation devant le filet.

Ça ne change pas avec Price.

«Price me fait penser à eux par son intensité, même à l'entraînement, de même que par son attitude détendue dans le vestiaire.»

Gomez a rappelé combien le jeune gardien avait gagné l'estime de ses coéquipiers en redoublant d'ardeur au travail après que Jaroslav Halak lui eut raflé le poste de numéro un l'an dernier.

«Il s'est révélé, non seulement en tant que formidable coéquipier, mais aussi en tant qu'homme, a raconté Gomez. À un aussi jeune âge, il aurait facilement pu devenir une distraction et rendre la situation inconfortable pour le reste de l'équipe, mais non: il a élevé son professionnalisme à un autre niveau.

«Il faisait du temps supplémentaire, prenait davantage de lancers, demeurait toujours positif et loquace... Bref, il restait impliqué. Et il n'a jamais fait un plat avec la situation dans laquelle il s'est retrouvé.»

Un feeling spécial

C'est du bout du banc que Price a vu ses coéquipiers se souder en séries éliminatoires avant de confondre les sceptiques face aux Capitals de Washington et aux Penguins de Pittsburgh.

«Toute l'équipe a appris quelque chose le printemps dernier, surtout face aux Capitals, a dit Price. La façon dont nous sommes revenus dans la série nous a démontré l'importance de ne jamais se compter pour battu. Lorsque nous étions en déficit, nous nous sommes mis à jouer sans peur, et c'est de cette façon que nous devons entreprendre les présentes séries.»

Les séries du printemps dernier ont tissé un lien dans le vestiaire du Tricolore que Price avait déjà reconnu, quelques années auparavant, lors de la conquête de la Coupe Calder par les Bulldogs de Hamilton.  

«C'est un feeling assez spécial que de faire partie d'une équipe qui prend son erre d'aller. Je l'ai senti à Hamilton, puis ici l'an dernier. On sent le groupe tissé serré. On sait que chacun ferait n'importe quoi n'importe quand pour un coéquipier.

«Il faut trouver ce feeling-là et le mettre à profit à partir de jeudi.»