Vous ne connaissez peut-être pas Chris Botta, mais son histoire est en train de faire jaser dans les couloirs de la Ligue nationale de hockey. Pour les bonnes raisons.

Chris Botta était jadis un employé des Islanders de New York, du département des relations média. Il s'est par la suite transformé en blogueur pour AOL Fanhouse, et il est l'auteur du blogue Islanders Point Blank. En début de saison, le gars s'est permis de décocher quelques flèches à l'endroit de ses anciens employeurs, qui n'ont pas du tout apprécié.

Les Islanders ont donc réagi comme une équipe de ligue de garage l'aurait fait: en retirant à Chris Botta son accréditation de presse. Aussi simple que ça.

L'histoire est avant tout assez drôle. Les Islanders qui se permettent de dire non à un membre des médias, eux qui attirent 10 000 spectateurs par rencontre et qui peinent à faire parler d'eux? Ça ne s'invente pas.

Mais c'est la suite des choses qui est inquiétante. La LNH n'a pas du tout réagi à cette décision. Silence radio, rien, même pas un communiqué plate dans lequel Gary dit regretter cette décision. Le précédent est tout de même dangereux; si chaque club se met à agir ainsi, les seuls «journalistes» présents dans les arénas seront ceux qui auront été choisis par le club pour propager la bonne nouvelle.

Alors que les journalistes de la LNH se préparent à remettre leurs votes en vue de la remise des trophées du circuit, voici qu'un boycottage s'organise. En guise de protestation à «l'affaire Botta», les journalistes des deux chapitres de New York, en plus de celui du New Jersey, ont décidé d'annuler leurs votes.

La LNH? Silence radio, encore.

C'est toujours le bout le plus fascinant avec cette organisation, par ailleurs. Pour une ligue qui a grandement besoin d'une plus grande présence médiatique - aux États-Unis, dans certains marchés, les courses de tracteurs sont plus populaires -, la Ligue nationale se comporte parfois comme un circuit qui est largement au-dessus de ses affaires. Comme un circuit qui n'a pas besoin des médias.

Au lieu de déchirer des cartes de presse, la direction des Islanders devrait plutôt songer à remercier personnellement tous les membres des médias qui s'intéressent au club. En tout, ils doivent être trois ou quatre.

Quant au boycottage des votes, il n'était certes pas nécessaire, mais la LNH aurait pu éviter cette situation embarrassante en agissant plus rapidement dans le dossier Chris Botta. On cause ici d'un incident qui remonte à novembre...

Mais cela n'est peut-être pas si surprenant. On l'a très bien vu dans le dossier des coups à la tête. La LNH aime prendre tout son temps avant d'agir.

Peut-être que les Islanders vont être réprimandés vers 2015. En attendant, comme le dit si bien Gary, il n'y a pas de problème.