Si les entraîneurs-chefs de la LNH changent rarement leurs combinaisons gagnantes, le collègue Luc Gélinas a mis en pratique ce grand principe en publiant, jeudi, le tome 2 de son recueil La LNH: un rêve, possible.

Après une première édition consacrée aux ascensions de hockeyeurs québécois jusqu'à la LNH, Luc Gélinas a ouvert les pages de son livre à des joueurs venus d'ailleurs. Alex Kovalev a contribué à ce projet, tout comme le capitaine du Canadien, Brian Gionta, de même que ses coéquipiers Scott Gomez et Michael Cammalleri. Georges Laraque et David Perron illustrent le volet québécois, alors que l'auteur a consacré un chapitre à Kim St-Pierre, la gardienne de but médaillée d'or olympique avec Équipe Canada. Cette présence de St-Pierre est bien sûr attribuable aux succès de la jeune femme de Châteauguay, mais aussi à la fille aînée de l'auteur, Daphné, elle-même gardienne de bon niveau et membre de l'équipe du Québec en baseball féminin, qui en a fait la suggestion à son père.

«Merci Daphné d'avoir pensé à moi et merci à Luc d'avoir porté son attention au hockey féminin qui est en plein essor au Québec», a indiqué Kim St-Pierre lors du lancement qui se tenait jeudi dans le Vieux-Montréal.

Générosité de Kovalev, bonhomie de Gomez

Pour mener à bien son deuxième projet, Luc Gélinas a profité de la grande générosité de ses collaborateurs et aussi de leurs parents dont la contribution est essentielle pour expliquer les ascensions, longues et parsemées d'embûches, vers la LNH.

«J'ai été vraiment impressionné par Alex Kovalev qui s'est impliqué à fond dans le projet. Il est le dernier joueur de la LNH qui a dû traverser le Rideau de fer. Il m'a fourni des tas de photos de sa jeunesse», expliquait Gélinas qui a aussi été impressionné par Scott Gomez et ses parents.

«Quand Scott a su que je m'intéressais à son histoire, c'est lui qui a pris les devants. Il m'a abordé en disant qu'un gars de l'Alaska, fils d'un Mexicain, qui s'est rendu dans la LNH, devait être du tome 2», racontait l'auteur.

Les commentaires de Gomez, mais surtout ceux de ses parents, apportent un éclairage intéressant qui permet de comprendre l'attitude et le comportement un brin désinvoltes de celui qui est devenu le souffre-douleur des partisans du Canadien.

Gomez a d'ailleurs été le seul joueur du Canadien à se présenter au lancement. Assailli par des amateurs, jeunes et plus vieux, qui lui ont fait signer des autographes, Gomez a profité du lancement pour lancer un message aux amateurs déboussolés par les récents insuccès de leurs favoris.

«Je sais que les choses ne vont pas vraiment bien en ce moment, mais ne vous en faites pas: nous allons trouver un moyen de remettre tout ça sur les rails», a-t-il indiqué.

Composer avec du racisme

Georges Laraque, présent lui aussi, tenait à raconter son histoire. Une histoire inspirante pour tous les jeunes issus de minorités visibles.

«J'étais le seul Noir à Sorel. À l'école, ce n'était pas grave. Mais au hockey, que ce soit avec mes coéquipiers ou mes adversaires, j'étais un Nègre. J'ai toujours été le plus gros, le plus fort, le plus rapide, mais je n'étais que le Nègre. Et souvent, j'ai été mis de côté à cause de la couleur de ma peau. Je n'ai jamais lâché. Jamais. Et je veux que des jeunes de toutes les minorités visibles puissent s'inspirer de mon histoire. Une histoire qui ne se limite pas aux garçons qui veulent jouer au hockey, mais aux garçons et aux filles qui ont des rêves à réaliser dont la couleur de la peau est un obstacle de plus qui les sépare de leurs rêves», racontait Laraque.