Cela faisait une mèche que Brent Sopel ne s'était pas astreint à un entraînement punitif et le défenseur avait le souffle un peu court à son retour au vestiaire, dimanche à Brossard. Il s'expliquait mal également l'impatience pour ne pas dire le sentiment de panique laissé par les trois revers de suite encaissés par jeu blanc par sa nouvelle équipe.

Lorsque La Presse lui a fait remarquer qu'à titre de champion de la dernière Coupe Stanley il n'avait pas eu à composer avec ce genre de disette l'an dernier avec les Blackhawks de Chicago, Sopel a poliment remis les pendules à l'heure.

«Toutes les équipes traversent des passes du genre. Elles viennent parfois plus tôt dans la saison et passent plus inaperçues que maintenant, car nous sommes dans la dernière ligne droite de la saison, mais pourquoi paniquer comme ça? Nous avons eu des mauvaises passes avec les Hawks l'an dernier. On est passés à un cheveu de laisser Nashville prendre les devants 3-2 en première ronde éliminatoire. Mais on s'est relevés. C'est tout ce qui compte. Se relever. Je veux bien croire qu'on a très mal paru samedi, surtout qu'on était de retour devant nos partisans. Mais ça ne veut pas dire que notre saison est finie», a lancé le vétéran défenseur, qui se remet d'une fracture à un bras.

Sopel a bien raison. Un coup d'oeil sur les résultats en fin de saison dernière révèle que le Canadien s'est contenté de trois victoires (3-4-1-3) à ses 11 derniers matchs de saison régulière. Une défaite en prolongation lors du tout dernier match de la saison a assuré le Canadien d'une place en séries. Une place qu'il a obtenue de façon bien peu convaincante, mais qui ne l'a pas empêché de surprendre les Capitals de Washington, champions de l'Association de l'Est, et les Penguins de Pittsburgh, champions en titre de la Coupe Stanley.

«Nous formons une bonne équipe qui doit être plus disciplinée et qui doit recommencer à profiter de ses chances à l'attaque. Nous sommes bien dirigés, nous comptons sur un très bon gardien, nous avons les outils nécessaires pour gagner. Il faut juste retrouver notre confiance», a assuré Sopel.

Questionné sur la fracture au bras qui ne lui a fait rater que sept matchs, le défenseur n'a pas voulu s'étendre sur la nature de la blessure et sur sa guérison rapide. «Je n'ai pas l'habitude de prolonger mes absences et j'ai un seuil à la douleur assez élevé. Dès que je me sens prêt, j'aime mieux être au milieu de l'action à faire de mon mieux pour aider la cause de mon équipe que d'être confiné à un rôle de spectateur.»

Acquis des Trashers d'Atlanta le 24 février, Sopel disputera un deuxième match contre son ancienne équipe ce soir au Centre Bell. Le 1er mars au Philips Arena, Sopel avait salué son deuxième match dans l'uniforme du Canadien avec une victoire de 3-1 aux dépens des Thrashers.