Au lendemain d'un lundi de congé au cours duquel ils se sont remis de l'entraînement punitif de dimanche, Scott Gomez et ses coéquipiers du Canadien pourront faire oublier, du moins partiellement, les trois revers encaissés par jeu blanc la semaine dernière s'ils disposent des Thrashers d'Atlanta, mardi soir au Centre Bell.

Gomez et ses coéquipiers ont été blanchis lors des 186:05 dernières minutes de jeu. Une statistique lourde à traîner, mais qui est loin d'effrayer le gardien Carey Price.

«Nous traversons une mauvaise passe. C'est évident. Mais la dernière chose que l'on doit faire est de sombrer dans une forme de panique. Les bâtons sont lourds en ce moment. Les gars ne veulent pas gaspiller leurs chances. C'est normal. Mais en même temps, c'est quand tu veux trop bien faire que tu rates le plus. Il faut tenter de mettre tout ça de côté et de jouer comme nous en sommes capables. Ça prend juste un but et tout reviendra à la normale», a assuré Carey Price après la défaite de samedi.

On veut bien. Mais s'il devait être blanchi pour une quatrième fois de suite, le Canadien égalerait un triste record d'équipe établi en février 1928 dans le cadre d'une séquence de trois revers entrecoupée d'un verdict nul de 0-0.

Même si son équipe ne lui offre pas la moindre marge de manoeuvre, Price, qui a encaissé quatre revers consécutifs et qui a perdu six de ses huit derniers départs, assure qu'il ne changera rien à sa préparation en vue du match de mardi soir.

«Je ne dois pas être déconcentré moi non plus. Je ne dois pas amorcer les matchs en me disant qu'après un but accordé ce sera fini. Ce serait insensé. Je dois effectuer le plus d'arrêts possible afin de donner une chance à l'équipe de gagner. Et comme j'ai une entière confiance en mes coéquipiers, je suis certain qu'ils vont débloquer, qu'ils vont marquer des buts et que les victoires reviendront », a assuré la première étoile de la rencontre de samedi après une performance solide de 31 arrêts.

Price disputera une 68e partie mardi soir. Le gardien qui revendique 34 gains s'approchera à deux matchs du record d'équipe chez le Canadien (70) que partagent Jacques Plante et Gerry McNeil depuis la saison 1961-1962.

Miné par les pénalités

Si la disette offensive occupe toute la place dans l'opinion publique, elle voile une statistique qui mine le Canadien et qui explique, du moins en partie, la fatigue évidente qui semble affliger le Canadien.

Avec 342 pénalités mineures écopées depuis le début de la saison, le Canadien occupe l'avant-dernier rang de la LNH  dans cette catégorie. Seuls les Penguins de Pittsburgh, avec 348, font pire que le Tricolore.

«Les gens ne se rendent pas compte à quel point ces pénalités nous font mal. Nous formons une petite équipe. C'est vrai. Mais quand on a nos jambes, qu'on patine et qu'on est les instigateurs, nous sommes en mesure de garder les grosses équipes sur la défensive. On gaspille tellement d'énergie à se défendre depuis quelques matchs qu'on se brûle en défensive et qu'on n'arrive plus à surclasser nos adversaires au chapitre de la vitesse. Et quand ça arrive, notre manque à gagner sur le plan physique se fait alors sentir et nous sommes nettement désavantagés», a fait remarquer un membre de l'organisation après le match de samedi.

Le Canadien a écoulé cinq pénalités mineures ou plus dans neuf de ses 19 derniers matchs. Il l'a fait 28 fois depuis le début de la saison, maintenant une fiche de 11-15-2 dans ces matchs.

«La fiche pourrait être plus mauvaise, mais elle ne dit pas tout. Elle ne dévoile pas le niveau de fatigue des joueurs. Nous devons absolument être plus disciplinés», a renchéri notre source.

Gomez plaide coupable

Hué copieusement au cours de la rencontre de samedi, qui portait à 23 son nombre de matchs consécutifs sans avoir marqué, Gomez a encaissé les critiques. Surtout celles reliées à l'indiscipline.

«Je suis le premier coupable, a-t-il reconnu. Je dois mettre plus d'effort et surtout éviter de me retrouver dans la boîte comme je l'ai fait à Boston. C'est le genre de punition complètement stupide qu'on doit éviter. Je dois donner l'exemple et je ne le fais pas du tout en ce moment. On est tous conscients du sérieux de la situation. On doit réagir et on va réagir. Mais en même temps, c'est une mauvaise passe comme toutes les équipes en connaissent.»