Zdeno Chara et les Bruins de Boston ont prouvé au Canadien et à leurs partisans qu'ils peuvent aussi faire mal à leurs adversaires en jouant au hockey. Chara a récolté des passes sur les deux premiers buts du match et les Bruins ont outrageusement dominé le Canadien à qui ils ont infligé une dégelée humiliante de 7-0.
«Plein de choses n'ont pas fonctionné. En fait, rien n'a fonctionné», a candidement reconnu Michael Cammalleri après ce deuxième blanchissage consécutif encaissé par le Tricolore.
Le match s'est décidé au premier tiers. Gonflés à bloc par l'importance de chasser les fantômes qui semblaient encore les hanter face au Tricolore, les Bruins ont amorcé la partie avec force. Dès la 61e seconde, Johnny Boychuk, profitant de la présence de Milan Lucic devant Carey Price, a décoché un tir frappé que le gardien du Canadien n'a jamais vu arriver.
Les Bruins ont maintenu la cadence. Plus rapides, plus actifs, simplement meilleurs, ils ont pris le plein contrôle de la patinoire. Carey Price a réalisé quelques bons arrêts, mais il a joué de malchance pour permettre à Boston de doubler son avance.
Bien posté devant le filet, Gregory Campbell a fait dévier un tir de Zdeno Chara. La rondelle a glissé entre les jambières de Carey Price qui, en se retournant, l'a poussée du patin derrière la ligne rouge.
Les choses allaient déjà mal pour le Canadien lorsque Tomas Plekanec, de retour au sein de la formation après une absence de quatre rencontres, a écopé de quatre minutes de pénalité pour avoir porté son bâton au visage de Nathan Horton.
Les Bruins n'en demandaient pas tant. Après avoir vu Patrice Bergeron et Tomas Kaberle briser leur bâton en décochant des tirs sur réception, Nathan Horton a complété un jeu amorcé par David Krejci et Milan Lucic pour porter le score à 3-0.
Dominé 18-9 au chapitre des tirs au but en première - une seule occasion de marquer -, le Canadien était loin d'offrir le genre de performance attendue en guise de vengeance à l'assaut dont a été victime Max Pacioretty lors du dernier affrontement.
«Il était clair que personne ne s'en prendrait à Chara. Pour venger Max de la bonne façon, il fallait disputer un bon match et gagner. Nous avons échoué d'un côté comme de l'autre», a ajouté Cammalleri qui, tout comme Tomas Plekanec, a terminé la rencontre avec un différentiel de -4.
Temps d'arrêt et pénalités
Le Tricolore a finalement affiché un brin de vigueur en deuxième. Claude Julien a atténué celle-ci en réclamant un temps d'arrêt opportun. Scott Gomez et Paul Mara ont complété le travail de l'entraîneur-chef des Bruins en écopant ensuite de cinq pénalités mineures.
Le Canadien a su les écouler. Mais pendant qu'il gaspillait des minutes précieuses à se défendre, Tim Thomas s'offrait une autre période tranquille. Fort des meilleures statistiques de la LNH, Thomas a réalisé deux arrêts coup sur coup devant Gionta et Moen lors d'une même poussée. La seule digne de ce nom du Canadien en période médiane.
Disette de 126 minutes
La troisième n'a été que formalité. Nathan Horton et Adam McQuaid ont chassé Carey Price du match. Un geste humanitaire de la part de Jacques Martin qui a ainsi soutiré son gardien aux griffes des Bruins qui ont marqué leurs cinq buts aux dépens de Price sur 33 tirs.
Alex Auld n'a pu stopper l'hémorragie. Victime du premier but de Tomas Kaberle dans l'uniforme des Bruins, il a ensuite cédé devant Gregory Campbell qui a humilié le Tricolore en marquant pendant que les Bruins se défendaient à trois contre cinq. Il s'agissait du premier but marqué à trois contre cinq cette saison dans la LNH.
C'est aussi la première fois depuis les 15 et 16 janvier 2007 que le Canadien subi l'affront de deux jeux blancs consécutifs. Dominik Hasek, dans un revers de 2-0 à Detroit, et Roberto Luongo, dans un revers de 4-0 le lendemain au Centre Bell, étaient les derniers à museler l'attaque du Canadien avant que Ryan Miller et Tim Thomas ne les imitent mardi et jeudi.
Tom Pyatt en fin de troisième période dimanche a marqué le dernier but du Canadien qui a été blanchi au cours des 126 dernières minutes de jeu.