Le Canadien ne réclamera pas d'excuses de la part de Mark Recchi après les accusations incendiaires de ce dernier selon lesquelles le Tricolore a exagéré la gravité de la blessure de Max Pacioretty pour augmenter les chances de suspension de Zdeno Chara.

«L'incident est clos en ce qui nous concerne. Toute l'attention doit être concentrée au hockey», a indiqué la haute direction du Tricolore par le biais de son vice-président aux communications et relations communautaires, Donald Beauchamp.

Entraîneur-chef du Tricolore, Jacques Martin avait donné une idée de la stratégie médiatique du Canadien en avant-midi. Avec le flegme qui le caractérise, Martin a esquivé toutes les questions liées à la sortie de Recchi en assurant qu'il n'avait pas lu ses accusations.

La retenue affichée par la direction du Canadien n'a pas empêché quelques joueurs de dénoncer la sortie de Recchi. «Je considère que Mark a manqué de respect à l'endroit de Max et de notre organisation. Je dois aussi dire que je suis très surpris. Mark est un vétéran. Il jouit d'une très bonne réputation dans la Ligue. Mais la dernière fois que j'ai vérifié, il n'avait pas de diplôme en médecine. Les blessures à la tête sont toutes sérieuses et difficiles à diagnostiquer. Je ne comprends pas pourquoi il a dit ça. À moins que ce soit pour attiser la rivalité», a indiqué Michael Cammalleri.

«Quand un gars se fait blesser comme Max, les seuls mots qui devraient sortir de la bouche des joueurs sont: j'espère qu'il va bien s'en tirer. Le reste n'a aucune valeur à mes yeux», a ajouté Hal Gill qui, à titre de résidant de Boston et d'ancien des Bruins, profitait d'une grande attention médiatique jeudi matin au TD Garden.

Jeff Halpern semblait le plus dégoûté des commentaires de Recchi. «On pensait que Max était mort sur la patinoire après l'impact qu'il a encaissé. Il s'est cassé le cou. C'est très sérieux. Comment diable mettre ça en doute? Quant à la commotion, il faut être passé par là pour savoir qu'on se retrouve dans le brouillard. Max est allé au cinéma: puis après! Il avait besoin de changer d'air, de se changer les idées. On réagit tous de manière différente face aux commotions.»

David Desharnais, bien discrètement, avait cette mise au point à adresser au vétéran Recchi: «Je ne comprends pas qu'un gars puisse remettre en question la gravité de la blessure de Max. Il a passé cinq ou six minutes inconscient sur la patinoire. Il ne faisait certainement pas semblant.»

Les Bruins se cachent

Flairant une frénésie médiatique débordante en raison de l'escalade de la rivalité Bruins-Canadien, les Bruins ont annulé leur entraînement matinal au TD Garden jeudi matin. Ils ont pris une bonne décision. Car pour la première fois depuis plusieurs années, les médias de Boston sont débarqués en masse. On se serait cru en séries.

Cette stratégie a permis aux Bruins de soustraire Mark Recchi, ses coéquipiers et leur entraîneur-chef Claude Julien à la vague médiatique.

Lors d'un bref point de presse avant la rencontre, Julien a refusé de commenter les propos de son vétéran. «Je suis ici pour parler de hockey, pas pour embarquer dans un soap opera», a-t-il tranché.

Selon des informations de collègues de Boston, Recchi a toutefois essuyé les foudres de la direction de l'équipe en marge de sa sortie qui a attisé le feu déjà vif de la rivalité Boston-Montréal.

Recchi aurait candidement admis avoir commis une bourde en lançant de telles accusations à l'endroit de Pacioretty et de l'organisation pour laquelle il a joué de 1995 à 1999.