Avec une passe sur le but d'Andrei Kostitsyn, mardi, contre Washington, P.K. Subban a rejoint Jacques Laperrière (2 buts, 30 points en 1963-1964) au cinquième rang des défenseurs recrues les plus prolifiques de l'histoire du Canadien.

Subban, qui totalise sept buts et 30 points en 65 rencontres cette année, accuse un seul point de retard sur Petr Svoboda qui a marqué quatre buts et s'est fait complice de 27 autres à sa première saison à Montréal en 1984-1985. Si Guy Lapointe (44 points, 15 buts), Tom Kurvers (45 points, 10 buts) et Chris Chelios (64 points, 9 buts) sont hors de portée, la place de Subban au sein de ce groupe sélect confirme son talent indéniable, qui devrait lui permettre de connaître une grande carrière.

Jumelé à Hal Gill, le jeune défenseur, qui aura 22 ans en mai, affiche une confiance inébranlable. Une confiance qui semblait s'étioler plus tôt cette saison lorsqu'il a connu des matchs difficiles au point d'être confiné à la galerie de presse.

«J'avais des choses à comprendre et je les ai comprises. Et puis, avec les blessures qui nous privent d'Andrei Markov, de Josh Gorges et maintenant de Jaroslav Spacek, j'ai dû mettre de côté l'inexpérience et jouer au meilleur de mes capacités. Je suis très bien épaulé et les coachs m'ont fait comprendre ce que je devais faire pour connaître du succès, a dit Subban. Ces blessures ont certainement compliqué les choses pour l'équipe, mais pour moi, elles m'ont permis d'obtenir plus de responsabilités que normalement si ces gars d'expérience avaient été disponibles», a souligné Subban qui était loin de s'emporter avec le fait qu'il ait rejoint Laperrière dans la colonne des points pour un défenseur recrue du Canadien et qu'il soit sur le point de rejoindre Svoboda.

«Croyez-moi, je laisserais de côté la passe obtenue contre les Capitals au profit des deux points que nous avons échappés, mais c'est quand même un honneur de savoir que mon nom est associé à ces défenseurs. Au moins sur le plan des statistiques», a indiqué le troisième choix du Tricolore (43e sélection) en 2007.

«Quelles lacunes défensives?»

Son utilisation plus que régulière et contre les meilleurs joueurs adverses a fait plonger son différentiel à -6 cette saison. Une statistique qui est loin d'ébranler le défenseur. Subban s'est d'ailleurs rebiffé lorsqu'on lui a demandé s'il était heureux de faire contrepoids aux critiques reliées à ses lacunes défensives.

«Quelles lacunes défensives? J'ai toujours été critiqué pour des lacunes défensives alors que j'ai toujours terminé dans le plus à tous les niveaux où j'ai joué. Peut-être est-ce parce que je suis plus offensif, mais on dirait qu'on regarde ma défensive comme si elle était un boulet. Nous avons tous des choses à améliorer. Sidney Crosby en a. J'en ai moi aussi, mais je ne suis pas un risque pour l'équipe quand je saute sur la patinoire.»

Qu'est-ce que Subban aimerait améliorer?

«Je voudrais être plus constant dans la qualité de mon jeu. Quand tu regardes les Hamrlik, Wisniewski, Markov, ils sont toujours au sommet. Je voudrais les imiter.»

Pour l'instant, l'arrière prend de l'expérience en faisant face aux meilleurs trios adverses. Un défi qu'il adore.

«J'étais contre Ovechkin mardi et à part ce bâton coincé qui m'a empêché de le contrer défensivement et qui a mené au troisième but des Capitals, je crois avoir fait du très bon travail contre lui. Je suis à mon mieux quand on m'oppose aux meilleurs. Je sais que je peux rivaliser avec eux. Tout se passe au ralenti quand je joue en confiance. C'est le genre de défi que j'aime relever. Je suis très heureux de la façon dont je joue avec Hal (Gill) depuis quelques semaines et je vais espérer que je puisse connaître, avec le reste de l'équipe, des séries éliminatoires à la hauteur de celles que nous avons connues le printemps dernier», a conclu Subban.