Le public a été entendu par la Ligue nationale de hockey. Même sans avoir reçu une invitation officielle à la réunion annuelle des directeurs généraux de la LNH, les partisans ont joué un rôle dans les mesures adoptées par le circuit Bettman pour rendre le sport plus sécuritaire et diminuer les risques de commotion cérébrale.

Les directeurs généraux ont emboîté le pas au commissaire Gary Bettman, qui a lancé mardi un plan en cinq étapes pour tenter d'enrayer les commotions cérébrales, en annonçant qu'ils aimeraient voir une application plus serrée des règles concernant les pénalités pour assaut et pour avoir donné de la bande.

Ils n'ont pas recommandé d'éliminer tous les coups à la tête - ce que plusieurs amateurs réclamaient - mais ils ont clairement décidé d'adopter une attitude plus proactive sur le sujet.

«Parfois, lorsque le public est si entêté sur quelque chose comme cela ça génère du changement, a dit Brendan Shanahan, le vice-président hockey en charge du développement des affaires de la LNH. Cette réunion se serait produite même sans le coup de (Zdeno) Chara (sur Max Pacioretty). Nous n'avons pas cherché le soutien de 15 ans de preuves et d'informations qu'au cours des sept derniers jours.»

Certes, la LNH est la première ligue de sport professionnel en Amérique du Nord à adopter un protocole pour dépister les commotions cérébrales et les directeurs généraux discutent ouvertement des coups à la tête à l'occasion de leur rencontre annuelle pour une troisième année consécutive. Ils ont d'ailleurs mis sur pied le règlement 48 afin d'éliminer les mises en échec à la tête dans l'angle mort au mois de mars dernier.

Depuis que Pacioretty a subi une commotion cérébrale et une fracture d'une vertèbre cervicale le 8 mars, la population s'est immiscée dans le débat de manière remarquée en demandant plus de sécurité pour les joueurs.

«C'est comme si quelqu'un vous demandait de jouer au golf et que vous étiez déjà rendu au 14e trou, a imagé Shanahan. Ouais, jouons au golf.»

Shanahan jouera un rôle significatif dans l'issue de cet enjeu, qui sera connue mercredi à l'occasion de la dernière journée de la réunion annuelle des directeurs généraux. Il a siégé sur un comité en compagnie de son collègue de l'exécutif de la LNH Rob Blake, des directeurs généraux du Lightning de Tampa Bay et des Stars de Dallas Steve Yzerman et Joe Nieuwendyk, ainsi que de quatre anciens joueurs qui ont mené la bataille contre les commotions cérébrales.

«(Notre objectif c'est) d'unir tous les points qui ont été discutés ensemble, d'en faire un seul gros, et de le condenser de manière à pouvoir lui faire franchir une autre étape», a dit Blake.

La prochaine décision à la suite de ces réunions sera prise par le comité de compétition. C'est ce comité, ainsi que le bureau des gouverneurs de la ligue, qui devront approuver ou non une application plus stricte des règles sur les pénalités pour assaut et pour avoir donné de la bande de la part des arbitres.

Il s'agit d'un processus similaire à celui mis en branle au retour du lock-out, en 2005, quand la ligue avait décidé de s'attaquer aux gestes d'accrochage et d'obstruction. Les directeurs généraux croient que des règles plus strictes sur ces aspects feront une grande différence.

«Honnêtement, c'est l'assaut, les mises en échec derrière la ligne des buts, qui sont à l'origine de la majorité des blessures», a mentionné le directeur général des Sénateurs d'Ottawa Bryan Murray. «Ces incidents vont se produire parce que c'est de cette façon que nous jouons, en lançant la rondelle en fond de territoire et en tentant d'aller la chercher avant le défenseur, en impliquant le joueur en repli défensif derrière la ligne des buts, et non seulement le défenseur.»