Bien malgré eux, les joueurs du Canadien baignent au milieu de la controverse depuis que Max Pacioretty est tombé au combat, mardi. La sortie de leur propriétaire Geoff Molson a eu beau jeter de l'huile sur le feu, elle a été bien accueillie dans le vestiaire.

«C'est bien de voir que notre propriétaire comprend ce avec quoi nous devons composer, a soutenu le défenseur Hal Gill. Nous pratiquons un sport robuste, mais ça ne veut pas dire pour autant que des joueurs doivent se blesser (comme Pacioretty l'a été).»

D'aucuns ont perçu par sa lettre ouverte que Molson suivait les traces de Mario Lemieux, le propriétaire des Penguins de Pittsburgh, qui s'est lui aussi élevé contre la violence croissante dans la LNH.

Ce n'est pas un hasard si Geoff Molson a obtenu jeudi la caution morale des Penguins par l'entremise de leur PDG, David Morehouse.

«Nous avons été des deux côtés de la clôture à la suite de coups à la tête dévastateurs et controversés, et nous croyons qu'ils devraient être bannis du sport, point à la ligne», a déclaré M. Morehouse au Globe and Mail.

«Si nous voulons donner des sanctions supplémentaires, ça ne doit pas être seulement un outil punitif, il faut que ce soit un outil législatif, a dit M. Morehouse. Je crois que nous devons vraiment y jeter un sérieux coup d'oeil et essayer de nous assurer que les équipes soient responsables des gestes que posent leurs joueurs - nous inclus.»

Au lendemain des déclarations de MM. Molson et Morehouse, c'était le silence radio chez les divers présidents et propriétaires d'équipes, hier.

Mais d'autres voix, entre autres le commanditaire VIA Rail de même que des membres de la classe politique, ont fait valoir leur mécontentement.

Dans sa lettre, Geoff Molson évoquait la notion de respect. Ses joueurs estiment que, malgré les tristes événements qui se multiplient, le respect prévaut de manière générale.

«Je suis tout à fait conscient des chances que j'ai de frapper un adversaire à la tête et je ne le fais pas», a soutenu Hal Gill, l'un des joueurs les plus grands de la ligue à 6'7.

«Si je termine ma mise en échec de façon solide, il y a des chances que ce soit proche de la tête. Il faut donc être vigilant par rapport à cela. La responsabilité revient aux joueurs.»

Et voilà ce qui agace Jeff Halpern avec le coup de Chara. Il estime que le jeu n'était plus du côté de Pacioretty et que ce dernier ne s'attendait pas à se faire frapper.