Max Pacioretty n'est pas resté indifférent au tollé soulevé par le coup dont il a été victime de la part de Zdeno Chara. L'ailier de 22 ans, qui a quitté l'hôpital en fin d'après-midi afin de poursuivre sa convalescence à la maison, a émis un communiqué en réaction aux dimensions sociales, politiques et judiciaires qu'ont pris l'incident survenu mardi.

«J'apprécie sincèrement tout le soutien que j'ai reçu depuis ma blessure, a fait savoir Pacioretty. J'étais déçu que la LNH ne suspende pas Zdeno Chara. Toutefois, je ne veux pas qu'il fasse l'objet de poursuites judiciaires. Je crois que cet incident, aussi laid soit-il, faisait partie d'un match de hockey.

«Je comprends que ce n'est pas ma décision. J'ai du respect et de l'admiration pour les autorités en place au Québec. Je voulais simplement faire clairement part de mon opinion.»

L'opinion de ses coéquipiers était tout aussi claire, mais cette fois à propos de la décision de la LNH de ne pas suspendre le capitaine des Bruins de Boston.

«L'aspect sur lequel on doit s'attarder c'est qu'il y a en ce moment un gars à l'hôpital qui a le cou cassé, disait P.K. Subban en matinée. Que ça ait été ou non un jeu étant partie prenante du match, on ne veut pas voir un joueur se blesser de la sorte.»

«Nous jouons à un jeu pour lequel nous sommes bien payés et il y a des dangers que nous devons accepter, a concédé le capitaine Brian Gionta. Mais en même temps, l'attitude qui devrait prévaloir est la protection des joueurs.

«Chara a peut-être une feuille de route immaculée, mais au bout du compte, on demeure tous responsables de nos actions sur la patinoire. Il faut tenir compte de son passé, mais on ne peut pas ignorer le geste lui-même.»

White: «Quand est-ce que ce sera assez?»

Les joueurs répètent souvent que le jeu est rapide, que les décisions se prennent en une fraction de seconde. Mais cet argument-là peut être utilisé ad vitam aeternam, dans n'importe quelle situation.

À quel moment la vitesse du jeu cesse donc d'être une excuse suffisante?

«Quand est-ce que ce sera assez? s'est demandé Ryan White. Max souffre d'une sévère commotion cérébrale et Zdeno Chara lui a cassé le cou. Ce n'est pas assez?

«Il y avait là une opportunité de faire quelque chose.»

Le gardien auxiliaire Alex Auld, qui était aux premières loges pour voir Pacioretty tomber lourdement sur la glace, soutient lui aussi que la LNH a manqué le bateau.

«Je ne pense pas que la ligue ait tenu compte de l'historique qui existait entre les deux joueurs, a-t-il dit. Et c'est la raison pour laquelle c'est important que les deux joueurs impliqués participent à l'audience téléphonique.

«Quelqu'un de notre équipe aurait dû être là pour donner notre version des faits.»

Selon White, il y a une différence très nette entre jouer de façon rude pour aider son équipe à l'emporter et tenter de blesser un adversaire.

«Je ne pense pas que Chara cherchait à le blesser, mais quand tu mesures 6'9, tu dois réaliser que t'es un gros bonhomme et agir en fonction de cela. Tu ne peux pas le blâmer d'être grand, mais tu peux le blâmer de ne pas agir en étant conscient de sa force.

«Ce n'est pas le pire coup qui ait été asséné cette saison, mais déjà que Chara est une force imposante à n'importe quel moment, il a pincé Max à un endroit où celui-ci ne pouvait rien faire pour se protéger.

«C'est ça qui m'embête le plus.»