Au lendemain du massacre du 8 février à Boston, on se demandait si le Canadien pourrait rivaliser avec les Bruins. La réponse, fournie hier soir, a été sans équivoque.

Pour la quatrième fois en cinq matches cette saison, le Canadien l'a emporté contre ses grands rivaux. Et ç'a certes été la victoire la plus convaincante puisque les hommes de Jacques Martin, grâce à leur vitesse, leur savoir-faire et leur intensité, ont dominé dans tous les aspects du jeu. Mais au-delà du match, il y a eu cette infraction pour obstruction de Zdeno Chara aux dépens de Max Pacioretty. Battu de vitesse, Chara a eu recours à la tricherie pour freiner la course de l'attaquant du Canadien vers la rondelle. Cela serait trop facile de parler d'un geste accidentel. Les joueurs doivent prendre leurs responsabilités.

Les vraies batailles

On a apprécié le geste de Ryan White qui n'a pas hésité à foncer sur Johnny Boychuk après que le défenseur des Bruins eut sorti le genou en zone centrale aux dépens de P.K. Subban. White méritait la punition d'instigateur, mais les arbitres ont oublié le geste de Boychuk. C'est malheureux qu'on ait besoin de ce genre de réaction pour s'imposer. Par la suite, on a apprécié davantage les batailles gagnées le long de la rampe par Lars Eller et Andrei Kostitsyn sur le premier but du Canadien. Leur travail de récupération a valu un tir du pointeur Paul Mara, un lancer qui a porté des fruits parce que Travis Moen et Eller ont eu la bonne idée de foncer au filet. Le Canadien a doublé son avance à la suite d'un jeu qui donne des ulcères aux entraîneurs. Michael Ryder a en effet perdu une rondelle tout près de sa ligne bleue à la faveur de Moen. À cause de ce revirement, Eller était seul derrière les défenseurs des Bruins. Il a tout de même été habile pour déjouer Tuukka Rask et enfiler son deuxième but de la période.

Les unités spéciales

Le Canadien a eu recours à ses unités spéciales en deuxième période pour prendre une option sur la victoire. Son avantage numérique a produit deux buts. Aussi en trois désavantages, il a frustré les Bruins. Les deux buts ont été inscrits à la suite de tirs frappés. Celui de Brian Gionta a tout simplement échappé à Rask, qui a pondu un oeuf dans son but. Puis, la frappe de James Wisniewski était tout simplement trop puissante pour Rask. Ce but a eu son origine lorsque David Desharnais, Michael Cammalleri et Tomas Plekanec ont uni leurs efforts pour gagner une bataille intense pour la rondelle le long de la rampe.

Moment dramatique

Le coup de Chara à l'endroit de Pacioretty en fin de deuxième période a jeté la consternation dans la foule. La tête du joueur du Canadien a donné violemment contre le rebord coussiné de la baie vitrée tout près du banc des Bruins.

Le geste a valu un avantage numérique de cinq minutes au Canadien. Les Bruins ont été en mesure d'écouler avec succès ce désavantage et ils ont même eu droit à un tir de punition accordé à Brad Marchand. La porte était alors entrouverte pour un retour, mais Carey Price n'a eu aucun problème à repousser le lancer de Marchand. À partir de ce moment-là, on espérait seulement que le match se termine de manière civilisée. Or, avec un recul, les Bruins ont ouvert le jeu, ce qui a animé le spectacle.