Évidemment, il n'y avait qu'un seul sujet de conversation dans le vestiaire du CH au terme de la rencontre: Zdeno Chara.

Coup salaud ou non à l'endroit de Max Pacioretty en fin de deuxième période? L'entraîneur Jacques Martin n'a pas hésité avant de répondre. «Vous avez vu le geste autant que moi, a-t-il dit. C'est à vous autres à décider... Il y a eu une pénalité majeure, ça démontre la gravité de l'incident.»

Certains commentateurs à la télé avaient déjà pris la défense de Chara, alléguant que le costaud défenseur des Bruins ne pouvait pas savoir que Pacioretty allait finir par se cogner la tête contre le côté de la baie vitrée, avant de tomber violemment sur la glace.

Carey Price, lui, ne voulait pas du tout entendre cette excuse.

«Je me fous pas mal de ce que tout le monde dit, tous les joueurs sur la glace savent très bien où ils se situent quand ils sont sur la patinoire. On est parfaitement conscients de tout ce qui nous entoure sur la patinoire.»

Le gardien du Canadien, qui a effectué 30 arrêts mardi, a toutefois répété qu'il n'avait pas très bien vu le coup en question.

«D'où j'étais, je n'ai pas vu grand-chose... Chara est un gars imposant qui peut vous faire mal. Tout ce que j'ai vu, c'est Max étendu sur la glace, et ce n'était pas très beau. On peut seulement espérer qu'il va pouvoir récupérer rapidement.»

Le Canadien a laissé savoir que Pacioretty était conscient mardi soir à son arrivée à l'hôpital, et qu'il y avait été transporté avant tout par mesure préventive.

On peut deviner qu'à la deuxième pause, les joueurs du Canadien ont eu à maîtriser leurs émotions. Selon Price, personne n'a eu besoin de prononcer de grands discours.

«On savait très bien ce qu'on avait à faire, et c'était d'aller gagner ce match. Il y avait de l'émotion dans le vestiaire, oui, mais il fallait garder notre concentration.»

Brian Gionta, lui, a juré qu'il n'avait rien vu du coup de Chara.

«Je n'ai pas vu la reprise, a répété le capitaine du Canadien. Il y avait de l'émotion dans l'air, mais nous nous sommes bien assurés de mettre tout ça derrière nous.»

Michael Cammalleri a juré que les gars du Canadien n'ont jamais songé à aller venger leur coéquipier tombé au combat.

«Notre façon de nous venger, c'était d'aller finir la rencontre avec discipline, de s'en tenir à notre plan de match, a-t-expliqué. Je crois que cette troisième période fut probablement notre meilleure période de la saison.»