Yann Sauvé a raté le camp d'entraînement des Canucks et les deux premiers mois de sa saison l'automne dernier après qu'il eut été renversé par une voiture à Vancouver le 4 septembre dernier. L'arrière originaire de Rigaud s'est bien remis de ses blessures au point qu'il a fait le saut dans la LNH le 15 février dernier.

À quelques heures d'affronter le Canadien de Montréal, voilà que Sauvé est cette fois happé par un train, au sens figuré bien sûr, alors que les Canucks ont décidé de le retourner au club-école.

«J'ai tellement hâte à demain. Mes parents, mes amis, tout le monde sera devant la télé pour regarder le match à RDS. Ça va être complètement fou», racontait le jeune homme lorsque croisé par La Presse dans le vestiaire des Canucks lundi.

Mardi matin, son casier était vide. En raison du retour au jeu hâtif de Keith Ballard, victime d'une blessure au genou qui semblait très grave le 9 février dernier, Sauvé, qui vient de tout juste de célébrer ses 21 ans, était redevenu un porte-couleurs du Moose du Manitoba.

«On a une belle équipe. Winnipeg est une très bonne ville de hockey et les fans sont derrière nous, mais il fait vraiment froid», a défilé Sauvé lorsqu'on lui a demandé de parler de sa ville d'adoption depuis septembre.

Choix de deuxième ronde des Canucks en 2008 (41e sélection), Sauvé est un solide gaillard de 6'3'' et de 220 livres. Il est le premier joueur issu des Sea Dogs de Saint-Jean dans la LHJMQ à faire le saut dans la LNH. Un saut effectué le 15 février dernier contre le Wild du Minnesota. Sauvé a ensuite croisé Nashville et Dallas. Blanchi de la feuille de pointage, il a tout de même obtenu cinq tirs au but et maintenu un temps d'utilisation moyen de près de 15 minutes par match.

Sauvé n'a pu être joint hier alors qu'il rejoignait le club-école. Douzième défenseur utilisé cette saison par les Canuks qui ont été aussi durement touché que le Tricolore au chapitre des blessures en défensive - le Canadien a lui aussi utilisé 12 arrières - Sauvé appréhendait ce retour dans les mineures.

«C'est ma première année dans les rangs professionnels. C'est donc un bonus pour moi d'avoir eu la chance de goûter à la Ligue nationale déjà. Il y a un très grand saut à faire pour passer du junior à la Ligue américaine et je me rends compte que le saut est plus grand encore entre l'américaine et la Ligue nationale. Ça va me donner des balises», assurait le jeune arrière lundi.

Quelles sont les chances de le revoir cette année à Vancouver ou sur une base régulière dans la LNH un jour?

«Yann est un bel espoir. Mais sa présence était reliée aux blessures», a d'abord répondu Alain Vigneault.

«À long terme, c'est un jeune qui a du potentiel, mais qui doit se trouver une chaise : sera-t-il défensif ou offensif? Se servira-t-il de son poids et de sa taille pour être plus physique? Il est encore jeune et c'est pour cette raison que quelques saisons dans les mineures l'aideront à préciser son rôle et sa façon de jouer.»

Si le choc relié à son renvoi dans les mineures hier était purement émotif, celui relié à son accident subi au mois de septembre était bien réel.

Distrait, le jeune homme a traversé une intersection du centre-ville de Vancouver sur une lumière rouge. Il n'a jamais vu la voiture venir le frapper. Chanceux dans sa malchance, il s'en est tiré avec une sévère commotion cérébrale. «Il a raté le camp des recrues, notre camp et a commencé sa saison en retard. Ça ne l'a pas empêché de revenir fort avec le Moose et de profiter d'un séjour avec nous à Vancouver. C'est du positif pour lui», a conclu l'entraîneur-chef des Canucks.