Pour la première fois depuis qu'ils jouent au hockey, Taylor Hall et Jordan Eberle doivent composer avec des défaites en séries. Que ce soit à Windsor, dans la Ligue de l'Ontario, ou à Regina dans la Ligue de l'Ouest, ces deux jeunes surdoués ont toujours associé leurs exploits personnels aux succès collectifs de leur équipe. Leur nouvelle réalité est lourde à porter.

«Je dois admettre qu'il est très difficile d'accepter la défaite. Je n'avais jamais goûté à cette sensation désagréable», a reconnu Taylor Hall qui tente de tirer le maximum d'une situation qu'il espère ne jamais revivre.

«Notre situation démontre à quel point il est difficile de gagner dans la Ligue nationale. Je trouve que notre fiche n'indique pas la valeur réelle de notre équipe, car nous jouons beaucoup mieux que le nombre de défaites le laisse croire. J'apprends des tas de choses, mais ce dont je me souviendrai le plus c'est à quel point il faudra apprécier les victoires lorsque nous gagnerons de façon plus régulière. Car ça arrivera», a conclu le premier choix de la dernière cuvée.

Si plusieurs observateurs promettent au moins une autre saison difficile aux Oilers avant qu'ils ne puissent profiter de la maturité de leur jeune noyau, Jordan Eberle tient à améliorer le présent.

«Oui nous sommes jeunes, oui nous avons du talent au sein de cette équipe et un bel avenir, mais je refuse de simplement regarder en avant. Il faut nous concentrer sur ce qui doit être fait pour améliorer le présent. Je n'ai jamais autant perdu de ma vie et je n'aime pas ça. Et je refuse de me consoler avec l'idée d'un avenir meilleur. Ce serait trop facile. Il reste encore assez de hockey d'ici à la fin de la saison pour nous raplomber et montrer que nous pouvons déjà gagner», d'assurer Eberle.

Les Spoilers

Même s'il est conscient que les revers peuvent miner la confiance et l'éthique de travail de sa jeune équipe, l'entraîneur-chef Tom Renney n'a pas donné congé à ses jeunes surdoués.

Contrairement à P.K. Subban, avec le Canadien, Taylor Hall a disputé tous les matchs des Oilers. Les 13 matchs ratés par Eberle l'ont été à cause de blessures. Seul Magnus Paajarvi a été envoyé sur la galerie de presse... à une occasion.

«Ils sont de la formation parce qu'ils méritent d'y être. Nous ne leur faisons pas de cadeaux. Ils travaillent, ils apprennent, ils performent. Taylor a été cloué au banc en fin de match une seule fois. C'est le plus près qu'il est passé d'un retrait de la formation», a déclaré Tom Renney qui a lancé un défi à ses joueurs pour garder le moral et la confiance des troupes élevés d'ici à la fin de la saison.

«Nous avons connu une baisse de régime la semaine dernière. Je crois que c'était attribuable à nos insuccès. Nous avons regroupé les joueurs pour nous donner comme mission d'être des trouble-fête dans la course aux séries. J'aimerais que les Oilers deviennent les «spoilers» lors des 25 derniers matchs.»