Ça se complique pour le Canadien. À un point tel que Jacques Martin pourrait devoir sortir quelques lapins de son chapeau pour éviter que ses joueurs ne s'essoufflent avant le fil d'arrivée.

Car l'entraîneur du Tricolore a de moins en moins d'effectifs à sa disposition. En quantité, mais aussi en qualité.

En quantité, parce que le nombre de joueurs blessés continue d'augmenter. Mathieu Darche et Hal Gill se sont ajoutés à ce contingent, jeudi, alors que le premier souffre d'une blessure au bas du corps et le deuxième, d'un mal au haut du corps.

Martin a indiqué, après le duel de jeudi contre les Islanders de New York, que ces deux-là n'affronteraient «probablement pas» les Maple Leafs au Centre Bell, samedi. Alors que les joueurs profitaient d'une journée de congé, vendredi, un porte-parole du club montréalais a fait savoir que Gill et Darche représentaient toujours un cas douteux en vue du duel contre la formation torontoise.

Par ailleurs, l'absence de Michael Cammalleri se prolonge. Son épaule tarde à guérir.

Le Canadien a affiché un dossier de 4-3-3 sans Cammalleri jusqu'ici, en incluant le match du 18 janvier à Buffalo, au cours duquel le numéro 13 du CH n'a disputé que 1:35 de jeu avant de se blesser. Les trois revers sont survenus aux mains d'adversaires de premier plan, soit Philadelphie, New Jersey et Boston.

Si l'absence de Darche devait s'éterniser, Ryan White semble apte à prendre la relève dans le même rôle. Celui qui a été rappelé jeudi matin l'a montré en soirée face aux Islanders, alors qu'il a bien complété le travail de David Desharnais et Benoît Pouliot.

Sauf que si Gill devait tarder à revenir au jeu, peut-être que la digue que les entraîneurs du CH ont réussi à bâtir à la ligne bleue, malgré les absences prolongées d'Andrei Markov et Josh Gorges, finira par éclater. Car Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek ont beau accepter tous les défis qu'on leur propose, il y a des limites à ce que des vétérans dans la trentaine avancée peuvent faire.

Spacek a fêté ses 37 ans, vendredi, et Hamrlik le fera le 12 avril prochain.

«Si on regarde notre brigade défensive, les effectifs ont diminué, a souligné Martin après le match de jeudi. C'est de plus en plus difficile... On en demande beaucoup à des joueurs âgés comme Hamrlik et Spacek alors qu'on dispute plusieurs matchs en quelques jours, et que des gars comme Gill, Markov et Gorges sont absents.»

Le Canadien est bien installé au sixième rang dans l'Association Est, largement en avant du neuvième rang qui signifie une exclusion des séries. Mais la qualification est encore loin d'être bouclée.

Léthargies qui s'éternisent

D'autant plus que les effectifs continuent aussi de s'amincir au chapitre de la qualité. Les nombreuses blessures font en sorte que Martin ne peut plus miser sur la compétition à l'interne pour motiver ses joueurs moins performants. Le résultat, c'est qu'il doit présentement composer avec un trio offensif au grand complet de joueurs dont l'inefficacité s'éternise: celui de Scott Gomez, Lars Eller et Andrei Kostitsyn.

Gomez semblait en voie de se retrouver quand il a connu une séquence de quatre aides en quatre matchs à la mi-janvier. Il a toutefois été limité à un but et une aide en sept matchs depuis, tout en affichant un différentiel de moins-6.

Kostitsyn avait déclaré, il y a trois semaines, qu'il avait enfin compris ce que l'entraîneur voulait de lui. Il a alors marqué trois buts et affiché une aide en l'espace de quatre rencontres. Depuis, il n'a aucun but en huit rencontres, avec un différentiel de moins-6. Il s'est aussi contenté de deux aides.

Eller, lui, a été blanchi à ses sept derniers matchs avec un différentiel de moins-7, et il n'a qu'un but et une aide à ses 25 plus récentes sorties.

«On doit sans doute s'attendre à plus de la part de ces joueurs, a reconnu Martin. On va regarder les images du match et analyser tout ça pour voir quels sont les correctifs à apporter.»

Des solutions, il n'y en a pas des tonnes. Max Pacioretty, Yannick Weber, Desharnais et White ont beau donner un bon coup de main au CH après avoir amorcé la saison à Hamilton, il ne reste plus beaucoup de joueurs chez les Bulldogs en mesure d'aider vraiment le Tricolore à court terme.

Andrew Conboy, un attaquant de six pieds quatre pouces et 208 livres, connaissait une bonne saison avant de se blesser au genou. Ce joueur robuste qui peut marquer des buts a toutefois raté huit rencontres avant de revenir au jeu samedi dernier.

Le défenseur Mathieu Carle est capable de combler un poste vacant dans la LNH, mais le Gatinois de six pieds et 200 livres n'a évidemment pas le même gabarit, ni la même portée que Gill.