Après un long silence, le maire de Québec, Régis Labeaume, veut se montrer rassurant, dans le dossier du projet d'amphithéâtre.

Il a assuré mercredi qu'il «travaillait fort» dans ce dossier, mais qu'il doit garder le silence sur l'avancement du dossier.

Il semble qu'il y ait moins d'échanges entre le maire de Québec et le patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, promoteur éventuel d'une équipe de la Ligue de nationale de hockey qui logerait dans l'amphithéâtre.

Mais M. Labeaume se défend d'être en froid.

«Vous n'êtes pas habitués à ma discrétion hein? a-t-il lancé en marge d'une conférence internationale sur la culture à Québec. On travaille fort, on doit travailler en toute confidentialité.»

Il s'est justifié en soutenant que plusieurs entreprises avec lesquelles il négocie sont cotées en bourse et cela comporte des difficultés juridiques.

«Moins j'en dirai, mieux ce sera, a-t-il indiqué aux journalistes. J'ai des responsabilités légales et éthiques là-dedans.»

M. Péladeau avait annoncé il y a quelque semaines qu'il était prêt à allonger quelques dizaines de millions de dollars de plus dans le projet, sujet à des conditions.

Le maire aurait même été informé de cette proposition au cours de l'automne. Mais le gouvernement fédéral reproche à ce propos au maire de ne pas disposer d'étude détaillée et de ne pas connaître précisément l'étendue des investissements privés.

Le maire a également écarté, mercredi, l'idée de financer en partie le projet à l'aide d'une taxe commerciale ou résidentielle spéciale. Il fait ainsi écho à un sondage de la Chambre de commerce de Québec, selon lequel les entrepeneurs refusent catégoriquement d'être sollicités davantage fiscalement.

Enfin, M. Labeaume a réagi à une nouvelle surprenante. On apprenait en effet dans un quotidien de la capitale qu'il n'y aurait pas seulement un projet d'amphithéâtre à Québec, mais bien deux.

En effet, des investisseurs étrangers ont approché les autorités de Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue. Ils se sont renseignés sur un terrain pour construire un amphithéâtre de hockey et un hôtel, un projet de plus de 500 millions.

«J'ai tendance à croire plus à la Fée des dents qu'à ca, a dit le maire. En trois ans on a vu plein d'aventuriers, des gens qui s'étirent le cou. À un moment donné, faut vivre en temps réel. Vous seriez surpris du nombre de personnes sans aucune importance qui disent avoir un demi-million de dollars dans leurs poches et qui, pour exciter tout le monde, vont aller s'informer sur la valeur d'un terrain.»