Le 21 janvier 1999, après avoir été le témoin impuissant d'un revers gênant de 3-0 du Canadien aux mains des Blackhawks, à Chicago, l'entraîneur-chef de l'époque, Alain Vigneault, avait déclaré: «Si les joueurs ont ce qu'ils méritent, il pleuvra pendant les trois prochains jours.»

Lamentables sur la patinoire du United Center, les joueurs du Tricolore avaient passé la soirée à rêver aux plages, aux casinos et aux terrains de golf qu'ils s'apprêtaient à prendre d'assaut dans le cadre de la pause du match des Étoiles au lieu de jouer au hockey.

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Jacques Martin n'a pas formulé le même souhait qu'Alain Vigneault après le revers tout aussi gênant de 5-2 que le Canadien a encaissé aux mains des Flyers de Philadelphie.

Mais Dieu qu'il aurait pu.

Contre la meilleure attaque de la LNH, le Canadien a pourtant bien amorcé la rencontre. Adoptant un style hermétique, il n'a rien donné, ou si peu, à ses adversaires. Exception faite de bonnes occasions ratées par Plekanec et Hamrlik, le Canadien ne créait pas grand-chose lui non plus. Mais comme il était là pour soutirer deux points et non offrir un spectacle, on comprenait bien la stratégie.

Sauf que cette stratégie a pris le bord en fin de première période lorsque Andrei Kostitsyn, Jaroslav Spacek et P.K. Subban ont écopé de trois pénalités mineures en 91 secondes.

Jeff Carter a marqué lors du premier cinq contre trois. Il a sauté sur un retour accordé par Price sur un tir de Mike Richards. Soixante-trois secondes plus tard, alors que le Canadien se défendait encore à trois contre cinq, Kimmo Timonen a doublé l'avance avec un bon tir de la pointe.

«Le match s'est joué là. Ces trois pénalités étaient méritées. Elles étaient toutes inutiles et le résultat de jeux individuels. Ces pénalités nous ont coûté la partie», a tranché l'entraîneur-chef du Canadien.

Après avoir retrouvé ses esprits au cours du premier entracte, le Canadien s'est fait étourdir par un troisième but sans réplique des Flyers. Un but que Dan Carcillo a inscrit après seulement 23 secondes en période médiane.

On ne donnait plus cher de la peau du Canadien. De fait, le Tricolore a fait pitié pendant une séquence de près de deux minutes au cours de laquelle les Flyers se sont moqués d'eux en contrôlant la rondelle avec brio. Carey Price qui devait se croire déjà au match des Étoiles a sauvé la mise à deux ou trois occasions.

David Desharnais a évité au Tricolore l'injure d'un jeu blanc. Il a enfilé son troisième de la saison à l'aide d'un bon tir de la pointe. Mathieu Darche et Hall Gill ont récolté des aides sur le jeu. Lars Eller a aussi contribué à ce filet en gênant le travail du gardien Sergei Bobrovsky.

Claude Giroux, qui avait bousillé deux occasions en or plus tôt dans le match, a redonné une priorité de trois buts aux Flyers. Il a faussé compagnie à Roman Hamrlik pour rediriger une belle passe de Scott Hartnell derrière Carey Price. Daniel Brière, qui accompagnera Giroux au match des Étoiles en fin de semaine, a récolté une passe sur le jeu.

Dans une cause perdue, tout juste après une septième attaque à cinq bousillée, Mathieu Darche a ajouté un deuxième but. Mais en dépit de ce filet, l'issue de la rencontre était réglée. Depuis un bon moment. De fait, lorsque Daniel Brière a marqué dans un filet désert avec 25 secondes à faire, les Flyers n'ont même pas levé les bras au ciel.

On attendait beaucoup de ce quatrième et dernier affrontement en saison régulière entre les deux équipes.

On n'a toutefois pas eu droit à grand-chose. Il y a bien eu quelques escarmouches, quelques bonnes mises en échec dont une très solide de Scott Hartnell à l'endroit de David Desharnais en fin de rencontre. Mais les moments les plus forts de la soirée ont été les huées adressées à P.K. Subban du début à la fin de la rencontre et les Olé! Olé! Olé! scandés en dérision par les fans des Flyers en fin de rencontre.