Tout indique que Kirk Muller en est à sa dernière année à Montréal. Entraîneur adjoint depuis 2006, il écoule les derniers mois du contrat qui le lie au Canadien. Un contrat qui l'a privé d'offres intéressantes que s'apprêtaient à lui faire, l'été dernier, quelques équipes de la LNH dans la foulée des succès du Canadien en séries éliminatoires.

Des mandats d'entraîneur-chef dans la Ligue américaine et d'adjoint dans la grande ligue attendaient Muller, qui a joué un rôle de premier plan le printemps dernier.

La direction du Canadien ayant préféré le garder à Montréal plutôt que de lui confier les rênes des Bullbogs de Hamilton - Randy Cunneyworth a succédé à Guy Boucher -, Muller a entrepris à l'automne une deuxième saison sous la direction de Jacques Martin. Encore cette année, il partage le travail avec Perry Pearn.

Des informations dignes de foi assurent que Muller aurait clairement indiqué avoir l'intention de voler de ses propres ailes dès l'an prochain.

Croisé après la remontée de deux buts qui a permis au Canadien de soutirer un précieux point aux Ducks d'Anaheim, samedi au Centre Bell, Muller a fait un pas en arrière lorsque La Presse lui a demandé de confirmer, ou d'infirmer, les informations glanées au cours des dernières semaines. Après quelques secondes de réflexion, il a poliment refusé de répondre à la question.

Candidature populaire

Kirk Muller, qui aura 45 ans le 8 février, est très en vue dans plusieurs marchés de la LNH où des postes d'entraîneur-chef sont susceptibles de devoir être comblés à court ou moyen terme.

Les jours de Cory Clouston à la barre des Sénateurs d'Ottawa sont comptés. À Toronto, on n'en finit plus d'annoncer, voire d'espérer, le départ de Ron Wilson. Au New Jersey, il faudra trouver un successeur à Jacques Lemaire qui a accepté de voler au secours de Lou Lamoriello pour le reste de la saison seulement. À Calgary, le grand ménage passerait aussi par un changement d'entraîneur.

Dès qu'il est question du candidat capable de relever le défi énorme de relancer l'une ou l'autre de ces équipes, le nom de Muller résonne plus souvent et avec plus de force que ceux de tous les autres candidats potentiels. Des sources assurent même qu'on pourrait approcher Capitaine Kirk avant la fin de la saison par crainte de le perdre l'été prochain.

Croisé par La Presse récemment, le directeur général du Canadien, Pierre Gauthier, a refusé de dire s'il accorderait ou non la permission de négocier avec Muller à une équipe intéressée à ses services.

Il pourrait toutefois difficilement s'y opposer. En janvier 1995, alors qu'il procédait à la reconstruction des Sénateurs d'Ottawa, Gauthier a obtenu de son homologue Pierre Lacroix la permission de discuter avec Jacques Martin, qui était alors l'un des adjoints de Marc Crawford au Colorado. Deux jours plus tard, il dirigeait son premier match à Ottawa.

Manque d'expérience

Kirk Muller manque d'expérience à titre d'entraîneur-chef. Sa feuille de route se limite à 24 matchs derrière le banc des Golden Gaels de l'Université Queen's, à Kingston, en 2005-2006.

Fort d'une riche carrière de 19 saisons dans la LNH, carrière auréolée d'une Coupe Stanley soulevée à Montréal en 1993, Muller jouit toutefois d'une très grande crédibilité. La grande popularité de ce premier choix sélectionné tout juste après Mario Lemieux, en 1984, dans des marchés comme Ottawa, Toronto, Calgary et New Jersey, où il a disputé ses sept premières saisons, l'assure d'un capital de sympathie qui a bien servi l'inexpérimenté Guy Carbonneau à son arrivée à Montréal.

Muller a survécu au congédiement de son ami Carbo avec lequel il a fait le saut derrière le banc du Canadien en 2006. Il a aussi survécu à l'entrée de Jacques Martin, qui a préféré garder Muller pour l'aider à tisser des liens avec les joueurs de l'organisation plutôt que de faire maison nette.

Ces deux années passées à la droite de Jacques Martin serviraient d'ailleurs énormément la cause de Muller. Car plusieurs directeurs généraux voient d'un bon oeil ce stage réalisé aux côtés de Martin. Un stage au cours duquel Muller, qui a des qualités de communicateur et de leadership reconnues de tous, a appris les rudiments plus sombres et méthodiques du travail d'entraîneur-chef dans la LNH.