Simple, mais senti. Comme on s'y attendait - comme on l'espérait surtout -, la foule du Centre Bell a réservé un accueil chaleureux à Saku Koivu, samedi, à l'occasion du premier match que le Finlandais de 36 ans disputait à Montréal depuis qu'il a quitté le Canadien.

En plus de faire l'objet d'une ovation avant le match, ainsi qu'après lorsqu'il a été nommé la deuxième étoile de la rencontre, il a été applaudi deux fois lorsque l'annonceur maison du Centre Bell Michel Lacroix a mentionné son nom au micro: avant la rencontre, à titre de membre de la formation partante des Ducks d'Anaheim, et pendant, lorsqu'il a amassé une mention d'aide sur le but de Corey Perry. Ce filet donnait l'avance 3-1 aux visiteurs à la fin de la deuxième période.

Si bien qu'au bout du compte, il importait bien peu que Koivu ait écopé de trois pénalités, dont celle qui a permis au Canadien d'égaler à 3-3 en fin de troisième et mené à du jeu supplémentaire.

«Les choses ne se sont pas déroulées comme on le prévoyait avec leur but égalisateur à la fin et le fait que j'aie écopé de trois pénalités, mais je suis soulagé que ce premier match (à Montréal) soit chose faite», a lancé Koivu après la victoire de 4-3 en fusillade des Ducks.

«Reste que c'est un match que je vais garder en moi pour le reste de ma vie. C'est une bonne sensation que je ressens en ce moment», a-t-il ajouté.

«J'étais tellement nerveux avant le match que littéralement, je ne me sentais pas bien du tout. J'ai eu de la difficulté à trouver mes jambes en première période. Au point de vue hockey, ç'a été un de mes matchs les plus difficiles à vivre.»

Sage Carlyle

L'entraîneur des Ducks Randy Carlyle ayant eu la sagesse d'inclure Koivu au sein de sa formation partante, la foule a obtenu une première occasion de l'applaudir lorsque Lacroix a mentionné son nom au micro.

Puis, tout juste après la présentation des cinq joueurs partants du CH, et avant les hymnes nationaux, les spectateurs ont scandé «Saku! Saku! Saku!» une première fois.

Comme prévu, l'organisation montréalaise a fait un clin d'oeil à son ancien capitaine. C'est survenu lors des toutes dernières mesures de l'hymne national canadien. On a montré sur l'écran géant l'image d'un Koivu chauve, à peine remis de son cancer hodgkinien, à son retour dans l'uniforme tricolore en avril 2002. On a enchaîné avec une image en direct de Koivu, dans l'uniforme des Ducks, debout à la ligne bleue des siens.

La foule lui a alors accordé une chaleureuse et longue ovation. Par deux fois, les spectateurs ont scandé son nom et à chaque occasion, Koivu les a remerciés en levant le bâton. Il les aussi salués de la main après s'être frappé la poitrine, dans la région du coeur.

«Tu regardes autour de toi dans les gradins, tu vois plusieurs visages familiers, tu essaies de rester calme et concentré, ce qui s'est avéré difficile. Puis, il y a eu la réaction de la foule à ce qui a été montré au tableau», a décrit Koivu.

«À ce stade-là, je ne pensais pas au match. Il y avait beaucoup de choses qui me traversaient l'esprit. Je pensais à l'ovation debout du mois d'avril 2002, et je revivais un peu les mêmes émotions. C'est dur de décrire ce qu'on vit dans ces moments-là.»

Question de laisser l'homme de Turku seul avec son public, les joueurs des Ducks et du Canadien se sont retirés de la patinoire pendant tout ce temps, s'alignant le long de leur banc respectif.

«On ne savait pas à quoi s'attendre. Mais c'était là un beau geste de leur part, un beau geste de respect. Ils ont savouré le moment autant que moi. Les joueurs savent qu'à Montréal, lors des soirées spéciales, il y a une atmosphère unique», a noté Koivu.

Un peu mal à l'aise, le vétéran attaquant a fini par demander à ses coéquipiers de venir le rejoindre au milieu de la glace, afin qu'on puisse procéder à la mise en jeu initiale.

«Je voulais que le match se mettre en branle. Je ne voulais pas que ça devienne une plus grande distraction encore», a-t-il expliqué.

Pendant le match, les amateurs se sont toutefois rangés derrière le Canadien. C'était le silence quand Koivu avait la rondelle. Un silence respectueux, mais un silence quand même. Pas question de l'encourager aux dépens du CH chéri!

Quand Koivu a été pénalisé au début de la deuxième, quelques hurluberlus ont scandé son prénom en guise de dérision, mais seulement pendant quelques instants. Ils n'ont pas récidivé lorsqu'il a été pénalisé pour coup de bâton à l'endroit de Brian Gionta, quelques minutes plus tard. Ni quand il a péché de nouveau en fin de match.

La soirée s'est terminée sur une bonne note quand il a été proclamé la deuxième étoile. Koivu a alors salué la foule avec autant de chaleur que celle-ci l'a fait à son endroit.

«Ç'a été une belle sensation d'obtenir la même réaction de la foule (qu'avant le match). Les amateurs m'ont montré leur soutien tellement de fois, que je tenais à leur montrer à quel point je les appréciais et respectais. Je voulais les remercier comme ils le méritent.»

Et Lapierre

Quant à Maxim Lapierre, qui en était à son premier match contre le Canadien après avoir été échangé plus tôt cette saison, il a été hué, sans méchanceté toutefois, quand il a transporté la rondelle pendant la première période. Les amateurs ont applaudi lorsqu'il s'est fait mettre en échec.

Lapierre a obtenu un tir au but avec un différentiel de moins-1 en 14:22 de temps de jeu. Koivu a disputé 21:08 et présenté un différentiel neutre. Il a décoché un tir au but.

Deux autres anciens joueurs du Canadien, Paul Mara et Kyle Chipchura, n'ont pas enfilé l'uniforme.

Koivu en était à son premier match à Montréal dans l'uniforme des Ducks, mais pas à son premier contre le Canadien. Le 7 mars 2010, à Anaheim, il avait été blanchi avec un différentiel de moins-1 en 21:07 de jeu dans une victoire de 4-3 en fusillade du Tricolore.