Il y a un symbole. Un gros symbole.

L'enfant chéri de la LNH, Sidney Crosby, son meilleur joueur, sa plus belle vitrine, risque de rater le match des Étoiles en raison d'une commotion cérébrale.

Cette absence remarquée, si elle se produit, incitera-t-elle enfin la Ligue nationale à prendre des mesures un peu moins timides pour enrayer ce fléau?

Il y a eu un mort à la suite d'une bagarre dans une ligue junior en Ontario. Aussi les blessures subies par David Booth, des Panthers de la Floride, et Marc Savard, des Bruins de Boston, à la suite de coups percutants. La question a été débattue par la suite et la LNH a adopté des mesures pour enrayer les coups à la tête. Des mesures efficaces? Pas vraiment.

Outre Sidney Crosby, Peter Mueller, David Perron, Andy McDonald, Kyle Cumiskey, Marco Scandella, Matthew Lombardi, Kurt Sauer et quelques autres souffrent d'une commotion cérébrale. Savard et Pierre-Marc Bouchard ont mis longtemps à s'en remettre et ont raté le début de la saison.

Il faut lire l'excellent dossier sur les commotions cérébrales que le collègue Michel Marois vient de publier dans nos pages. «Nous voyons souvent des cerveaux d'athlètes morts avant 50 ans qui présentent les mêmes caractéristiques que ceux de vieillards de 85 ans victimes de la maladie d'Alzheimer, lui a confié la Dre Ann McKee, chercheuse en neuropathologie. De toute évidence, les coups à la tête et les commotions à répétition hypothèquent toute l'existence des athlètes, et pas seulement à la fin de leur vie. Les symptômes émotionnels, les changements de personnalité, les dépressions en amènent plusieurs à devenir agressifs, violents et même à avoir des idées suicidaires.»

Une rumeur a circulé hier matin: Crosby raterait la rencontre des étoiles pour protester contre l'incurie de la Ligue nationale à protéger ses joueurs. Crosby a été blessé à la suite d'un coup de David Steckel, des Capitals de Washington, lors du match en plein air le 1er janvier. On n'a pas sévi envers le joueur des Capitals en invoquant des causes accidentelles. La rumeur s'est vite éteinte. On a étouffé l'affaire en moins d'une heure, autant les autorités de la Ligue que l'agent de la vedette des Penguins, sans oublier Crosby lui-même.

«Ce n'est même pas proche d'être vrai, a déclaré Crosby à ESPN. Je n'ai pas déclaré forfait. J'espère que mon état s'améliorera au cours des prochains jours. Il y a quand même de minces chances que je puisse y être. C'est ce que je souhaite. Si je peux y être, j'y serai. Il y a des jours où ça va bien. D'autres où c'est plus difficile.»

Dommage. Ç'aurait été une occasion en or de lancer un message clair à qui de droit.