Au lendemain de la parution d'un article du Globe and Mail soutenant que Sidney Crosby, en colère devant l'inertie de la LNH concernant les coups à la tête, songeait à boycotter le match des Étoiles, la vedette des Penguins de Pittsburgh ainsi que son agent Pat Brisson ont calmé le jeu.

En entrevue à NHL.com, Crosby a dit souhaiter être suffisamment rétabli pour participer à la classique annuelle, dans deux semaines.

On peut comprendre Crosby de ne pas vouloir créer un incident diplomatique sur la place publique. Pour le reste, son état de santé a le mérite d'avoir remis la question des commotions cérébrales sur la sellette.

Et d'autres joueurs qui ont soigné pareilles blessures s'en réjouissent.

À Buffalo, Jason Pominville a commenté la nouvelle du Globe and Mail, qui soutient que Crosby pourrait prétexter que sa convalescence lui prescrit de rester à la maison pour justifier son absence au match des Étoiles.

«Sidney est le joueur de la ligue qui a le plus d'impact et s'il pose un tel geste, ça va avoir des répercussions sur tout le monde», a indiqué l'ailier des Sabres, qui a raté neuf rencontres cette saison en raison d'une commotion cérébrale.

«Bien sûr, s'il ne joue aucune rencontre d'ici le match des Étoiles, il n'ira probablement pas. Mais le message qu'il lance ne peut qu'être positif pour les joueurs et notre Association.»

Crosby a reproché à la ligue de ne pas avoir sévi à l'endroit de David Steckel (Washington) et Victor Hedman (Tampa Bay), qui lui ont donné dans deux matchs successifs des mises en échec ayant provoqué sa commotion cérébrale.

Mais la colère du meilleur joueur de la ligue suffira-t-elle à faire bouger les choses?

Du côté des joueurs, on dirait que seuls ceux qui ont déjà subi une commotion cérébrale semblent monter au créneau. C'est normal, estime Pominville.

«Quand tu n'as pas subi de commotion, c'est difficile d'en parler, de connaître les symptômes et de comprendre ce à travers quoi les joueurs doivent passer, a-t-il expliqué. Car ce ne sont pas des périodes faciles lorsque tu es à la maison, pris avec des maux de tête, à ne pouvoir rien faire d'autre que de te reposer...»

Douze joueurs dans la ligue sont présentement à divers stades de cette récupération. Parmi eux, les Québécois David Perron, Ian Laperrière et Matthew Lombardi.

Des mises en échec inutiles

Pominville n'a pas voulu pointer du doigt les dirigeants du circuit pour leur inertie, mais il souhaite que la ligue en entier corrige le tir en ce qui concerne les mises en échec.

«Le respect entre les joueurs doit s'élever d'un cran, a mentionné l'attaquant de 28 ans. On voit beaucoup de mises en échec qui sont données et qui ne sont pas nécessaires. Ça fait partie des choses qui deviennent frustrantes.»

À l'image de son équipe, Pominville a connu un début de saison difficile. Il n'avait obtenu aucun point en trois matchs avant que Niklas Hjalmarsson, des Hawks de Chicago, ne l'assomme contre la bande. Et à son retour au jeu, il a dû se contenter d'un but et deux mentions d'aide en 12 matchs.

«Je suis peut-être revenu un peu trop vite, a-t-il convenu. Je n'avais plus de maux de tête ni de nausées, mais on dirait que ma concentration n'était pas au même point qu'avant, ou au point où elle est revenue aujourd'hui.

«Ça fait du bien d'avoir retrouvé une bonne forme de match.»

Dans les 17 dernières rencontres, Pominville a augmenté la cadence avec une récolte de six buts et 17 points.