Avec le recul, Janice Paskey regrette parfois le déménagement de sa famille du Québec à Calgary. «J'ai vu mon fils étendu sur la patinoire, inerte après avoir subi une commotion cérébrale, et je me suis demandé pourquoi ils n'avaient pas les mêmes règles qu'au Québec.»

En fait, le Québec est l'unique province où les coups sont permis seulement à partir du niveau bantam. Dans toutes les autres provinces, c'est au niveau peewee. Et l'impact est évident.

Une étude publiée par des chercheurs de l'Université de Calgary a confirmé cet été que les blessures étaient moins nombreuses chez les joueurs d'âge peewee (11 et 12 ans) au Québec, où les mises en échec ne sont permises qu'à partir du niveau bantam (13 et 14 ans), qu'en Alberta où les mises en échec sont autorisées.

«Notre étude a montré que jouer dans une ligue où les coups sont permis entraîne trois fois plus de risques de blessures, incluant les commotions, que jouer dans une ligue où les mises en échec sont interdites, a précisé Carolyn Emery, chercheur principal de l'étude. Si les mises en échec étaient interdites au niveau peewee en Alberta, nous pourrions prévenir 1000 matchs ratés pour cause de blessure et 400 matchs ratés pour cause de commotions.»

Mme Paskey aurait préféré que son fils n'ait pas à subir de mises en échec pendant quelques saisons encore. Mais de son propre aveu, plusieurs autres parents de l'équipe de son fils ne sont pas d'accord avec elle. «Ils jugent que le hockey, ça se joue avec des mises en échec. Même mon fils préfère jouer de cette façon.»

Les dirigeants des fédérations provinciales sont aussi partagés sur cette question, mais la plupart estiment que les mises en échec font partie du hockey et que leur apprentissage est aussi essentiel que celui du patinage ou du maniement du bâton.

«Les jeunes commencent souvent à jouer à 5 ou 6 ans et ils apprennent les techniques de base chez les novices et les atomes. Nous croyons qu'ils sont prêts pour autre chose quand ils arrivent au niveau peewee», souligne Paul Carson, directeur du développement à Hockey Canada.

Le poids compte

> Une étude de l'Université de Calgary a démontré le lien entre la taille des joueurs et les risques de blessure. Selon l'étude, les athlètes dont le poids les place parmi les 25% les plus légers subissent un nombre «significativement» plus élevé de blessures et de commotions.

> Même si les mises en échec sont interdites au hockey féminin, c'est dans ce sport que les commotions cérébrales sont les plus nombreuses parmi les athlètes féminines au niveau universitaire, tant au Canada qu'aux Etats-Unis.