L'indiscipline a souvent coulé le Canadien durant sa difficile séquence de la fin décembre. Même si elle lui a fait perdre des matchs, l'unité d'infériorité numérique a malgré tout limité les dégâts. D'ailleurs, avant que le CH n'affronte les Penguins, cette unité trônait encore au premier rang de la LNH avec un taux d'efficacité de 87,9%.

Or, les mauvaises habitudes sont revenues au galop, mercredi. Et cette fois, la digue a cédé.

C'était la première fois de la saison que l'unité de désavantage numérique accordait quatre buts à l'adversaire. Elle n'en avait jamais donné plus de deux cette saison.

«On a eu deux supériorités numériques en première et nous n'avons créé aucune chance de marquer», a rappelé Jacques Martin, pour qui l'explication de cette défaite était limpide.

«Le tournant du match s'est produit au moment où l'on menait 2-1 alors qu'on a écopé de six punitions mineures sans riposte.»

Aux yeux de Brian Gionta, la statistique plaçant le Canadien au sommet de la ligue en désavantage importait peu.

«Quand la situation est critique et que l'équipe a besoin de tuer une punition, il faut être en mesure de se défendre, a dit le capitaine. Or ce soir, nous n'avons pas été capables.»

Les défenseurs Jaroslav Spacek et Roman Hamrlik, qui avaient disputé un bon match la veille à New York, ont pour leur part été sur la patinoire pour les quatre buts marqués par les Penguins avec l'avantage d'un homme.

À la sirène finale, Spacek avait pas moins de six revirements à sa fiche.

«Certaines personnes n'ont pas fait le travail en désavantage, c'est aussi simple que ça», a lâché Jacques Martin.

Benoit Pouliot, lui, s'est fait remarquer pour le meilleur et pour le pire. Son troisième but en quatre rencontres a été éclipsé par les trois infractions dont il a écopé en zone offensive, dont deux ont mené à des buts des Penguins.

«Ce sont des choses qui arrivent», a dit son comparse Mathieu Darche en haussant les épaules.

«Il faut vivre avec et apprendre de cela.»

Il n'y a pas que Crosby...

Le Tricolore a d'autant plus joué avec le feu qu'il affrontait une formation qui avait le couteau entre les dents.

«Les Penguins venaient de perdre trois matchs consécutifs et une aussi bonne équipe va trouver les moyens pour s'en sortir, a souligné Mathieu Darche. Ils ont simplifié leur jeu et en avantage numérique, ils ont marqué à l'aide de déviations et d'écrans devant notre gardien.

«Même sans Sidney Crosby, ils ont quand même des gars comme Malkin, Letang et Staal. Ce n'est pas une attaque de tire-pois...»

Staal, en particulier, a profité de ce match pour inscrire ses trois premiers points de la saison. Un réveil qui arrivait à point nommé pour les Penguins.

«C'est un joueur très solide qui est très actif en fond de territoire, il est gros et il protège très bien la rondelle, a noté Hal Gill. C'est ce qui lui permet de créer autant de choses.»

Une première pour Desharnais

Ce n'était pas la soirée rêvée pour inscrire son premier but dans la Ligue nationale, mais David Desharnais aura au moins un bon souvenir à garder de cette défaite.

Le petit centre a habilement redirigé un tir de P.K. Subban entre les jambes du défenseur Alex Goligoski, ce qui a trompé la vigilance de Marc-André Fleury.

«C'est sûr que c'est plate que ça se produise durant une défaite, mais je suis content d'avoir ce premier but. Ça va rester une journée spéciale parce qu'entendre ton nom et voir la foule se lever comme ça, c'est incroyable.»

«Sans dire que je voulais compter 40 buts, marquer ce premier but m'enlève un poids sur les épaules. Ça fait du bien de l'avoir.»