Il y a plusieurs années, lors des stages d'enseignements de la Fédération de hockey sur glace du Québec, j'avais appris qu'un entraîneur devait, dans la mesure du possible, apporter deux points positifs avant chacune des remarques négatives. Cela ne sera pas facile pour Jacques Martin de respecter cette règle au terme de ce revers des siens à Washington. Il pourra évidemment vanter les mérites de son gardien, Carey Price, qui a permis aux siens d'espérer jusqu'à la toute fin. Il pourra également souligner le bon travail de ses hommes en désavantage numérique puisqu'ils ont blanchi les Capitals lors de leurs sept jeux de puissance. Il ne pourra toutefois pas féliciter son jeu de puissance (0 en 5) ou encore ses joueurs de centre qui ont perdu 69% de leurs mises en jeu. Dans cette phase du jeu, Scott Gomez (0 en 12) et Tomas Plekanec (6 en 21), les deux principaux pivots de l'équipe, ont été très faibles. Et, il retiendra surtout l'indiscipline des siens.

Faire confiance à ses amis

Pour leur part, l'attaque des Capitals a produit ses deux buts en première période. Et, dans cet engagement, les joueurs du Canadien devront retenir une leçon. Pour gagner un match de hockey, les joueurs doivent se concentrer sur leur travail. On ne peut pas tenter de remplir le rôle d'un autre. Pour réaliser cet objectif, il faut avoir de la patience et de la vision. Or, sur les deux buts des Capitals, il y a des joueurs du Canadien qui ont pêché par impatience et mauvaise évaluation. Sur le premier but, Eric Fehr est pris en charge par Maxim Lapierre derrière le filet. Or, on sait bien qu'il se marque rarement des buts de cet endroit. Mais Yannick Weber a décidé d'aller doubler la couverture ce qui a laissé le libre accès à l'enclave à Jay Beagle. Puis, PK Subban a tenté la grosse mise en échec en zone centrale. Cela a ouvert la porte au territoire du Canadien où Hal Gill a commis un revirement. Mike Green, le meilleur arrière offensif de la LNH, n'a pas tardé à flairer l'occasion. Pourtant le Canadien avait bien amorcé le match. Mais il faut plus que quelques bonnes présences pour gagner un match.

Un peu de discipline

Les infractions en zone offensives représentent l'une des causes principales des brûlements d'estomac chez les entraîneurs. Or, Jacques Martin devait être sur le point de développer un ulcère lorsque Benoit Pouliot, Travis Moen et Tomas Plekanec ont tous pris le chemin du cachot à la suite d'une infraction commise en zone offensive. Et, pour couronner le tout, le Canadien a été pris en défaut avec un surplus de joueurs sur la patinoire. En désavantage, le Canadien s'en est tiré en frustrant l'attaque massive des Capitals. Mais, ces infractions ont enlevé du temps précieux aux joueurs du Canadien. De plus, ces visites au cachot ont tué le rythme. Du moment que le Canadien connaissait de bonnes présences en zone offensive, l'attaque prenait fin avec une infraction en zone offensive. Les joueurs devront apprendre à respecter la ligne entre l'intensité et l'indiscipline.

Et, les choses ne se sont pas améliorées en troisième période alors que Roman Hamrlik a pris la direction du banc des condamnés dès les premiers instants de l'engagement. Puis, Plekanec, le meilleur joueur de l'équipe, a mis un terme abrupt à un jeu de puissance lorsqu'il a écopé d'une double mineure en zone offensive.

LE JEU DU MATCH: Jay Beagle

Il a permis aux Capitals de prendre les devants en première période à l'aide d'un tir du revers surprise dans le haut de la lucarne.

LE HÉROS DU MATCH: Mike Green

Avec un but, un rendement de +2 en 28:19 minutes, dont 4:56 en désavantage numérique, il a été omniprésent avec six tirs au but.

LE CHIFFRE DU MATCH: 4

Pour la quatrième fois de suite, le Canadien a concédé le premier but à ses adversaires. Or, le Canadien présente une fiche de 3-12-0 lorsqu'il accorde le premier but d'un match.