Heureusement que ça tentait aux Islanders de New York parce que pas grand monde avait l'air de vouloir!

Ni le Canadien, qui aurait dû en donner pas mal plus pour vaincre un adversaire pourtant inférieur.

Ni les arbitres suppléants, appelés en renfort sur le tard.

Ni les gens de Long Island, qui n'ont été que 3136 à se pointer au Nassau Coliseum - et encore là, la plus petite foule dans l'histoire des Islanders était majoritairement composée de fans du Tricolore.

Il reste les Islanders, qui avaient remporté trois de leurs quatre matchs précédents. Malgré la furieuse tempête qui sévissait dehors, le lendemain de Noël et une atmosphère qui invitait davantage à rester pénard autour d'un chocolat chaud, les Islanders ont affiché la hargne nécessaire pour l'emporter 4-1.

«Ce n'est pas parce que les Islanders sont dans le bas du classement qu'ils ne travaillent pas fort, a rappelé Maxim Lapierre. Je ne pense pas que l'on ait répondu à leur intensité.»

«Ça arrive qu'il y a des matchs où l'on est indiscipliné et ça arrive que l'on commette des erreurs mentales. Mais c'est la façon dont ça arrive. Si l'on est pour commettre des erreurs, il faut que ce soit avec du hockey désespéré et avec du coeur et de la passion.»

«Si on se présente et qu'on joue un match normal sans avoir plus d'énergie et d'intensité que ça, a conclu Lapierre, on ne gagnera pas de parties comme ça.»

Pacioretty repentant

Il faut compter l'indiscipline, les revirements et les nombreux surnombres parmi les causes de cette défaite, la sixième du CH à ses huit derniers matchs.

En termes d'indiscipline, des pénalités en zone offensive ont empêché le Tricolore de prendre son rythme.

Mais il y a eu aussi cette infraction de Max Pacioretty, qui a écopé d'une punition de cinq minutes doublée d'une inconduite de partie pour un plaquage par derrière à l'endroit de Mark Eaton.

Nous étions en tout début de troisième, le Tricolore tirait de l'arrière par deux buts, et il fallait qu'il opère. Au lieu de cela, les Islanders en ont profité pour mettre ses adversaires hors d'état de nuire.

«J'étais en échec-avant et je croyais que le joueur allait se retourner vers moi, mais ce n'est pas ce qui s'est produit», a expliqué Pacioretty à propos de son expulsion.

«C'est un jeu rapide, on commet des erreurs et j'en ai commis une qui a fait mal à l'équipe et qui, évidemment, a fait mal au joueur. Je suis déçu que ça se soit produit et j'aimerais bien effacer ça.»

Pierre-Alexandre Parenteau a d'abord bondi sur une rondelle qui venait de dévier sur Roman Hamrlik pour faire 3-0. Puis, avec Scott Gomez parti lui aussi au cachot, James Wisniewski a trompé Price d'un puissant tir de la ligne bleue.

Les carottes étaient cuites.

Sa propre tempête

Mais identifier la punition de cinq minutes comme étant le tournant du match, ce serait fermer les yeux sur 40 minutes de hockey au cours desquelles le Canadien n'a pas exécuté correctement.

«On avait peut-être encore une chance de revenir dans le match, mais on ne jouait pas le genre de match pour y arriver», a d'ailleurs jugé Jacques Martin.

«Le premier but des Islanders est le résultat d'un surnombre, alors qu'on se fait prendre sans troisième homme. Et le deuxième but est un revirement à la ligne bleue offensive qui nous a coûté cher.»

Tomas Plekanec a brisé les rêves de blanchissage de Dwayne Roloson à la huitième minute, en troisième, grâce à un tir du poignet dans la lucarne. Mais cela demeurait une bien timide réplique pour une équipe qui, en 14 rencontres cette saison, n'a toujours pas été en mesure de combler un déficit après deux périodes.

«On doit exécuter des jeux simples, mettre des rondelles dans le fond de la zone comme on l'a fait quand on a dominé en troisième», a insisté Alexandre Picard.

«Ce n'est peut-être pas le fun de jouer comme ça, c'est peut-être du hockey plate pour vous, mais c'est le hockey qui fonctionne pour nous.»

Le Canadien doit maintenant se démener pour éviter que son plus long voyage de la saison n'ait un bilan négatif. En fait, il doit remporter les trois derniers matchs qu'il lui reste d'ici le Nouvel An.

Retenu à Long Island en raison du blizzard, le Tricolore mettra le cap sur Washington en milieu d'après-midi pour y affronter les Capitals mardi soir.

Il a sa propre tempête dont il doit se sortir