Deux buts en 21 matchs. Jamais dans sa carrière, à quelque niveau que ce soit, John Tavares n'avait vécu pareille disette.

Et pourtant, la vedette montante des Islanders de New York vient de faire cette traversée du désert au moment même où son équipe n'a enregistré qu'une seule victoire en six semaines.

Heureusement pour les pauvres Islanders, les choses se sont replacées lors des derniers matchs - pour Tavares aussi.

Tavares constate qu'en dépit de leurs efforts, les Islanders n'arrivaient pas à trouver le filet. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé : avant d'affronter le Canadien, les Islanders n'avaient aucun match qu'ils avaient dominé au chapitre des lancers!

«On tirait beaucoup au filet, mais à un certain moment donné, nous n'avons marqué que dix buts en dix matchs», se souvient Tavares.

«À vrai dire, à part une bonne séquence en début de saison ainsi que les moments que l'on traverse depuis quelques matchs, ça a été une très dure trentaine de parties.

«Et quand l'équipe en arrache, c'est chacun de nous qui en arrache.»

Malgré cette profonde léthargie qu'il l'a secoué avec cinq points à ses quatre derniers matchs, l'attaquant de 20 ans trône au sommet des marqueurs de son équipe.

Et c'est lui qui continue d'être identifié comme le fer de lance de l'attaque new-yorkaise.

«C'est un peu injuste, toute cette pression placée sur lui, convient l'ailier Pierre-Alexandre Parenteau. À son âge, j'étais encore dans le junior!»

«Mais c'est un jeune rempli de talent et c'est une question de temps avant qu'il ne devienne une superstar.»

La pression? Amenez-en!

Tavares ne veut surtout pas être pris en pitié. Au contraire : cette pression d'être celui qui doit faire la différence soir après soir, il la prend à bras le corps.

«J'adore ça! lance Tavares. C'est cela qui est fait de moi un meilleur joueur. C'est une responsabilité que je veux avoir.»

«C'est sûr que j'ai réalisé qu'à ce niveau-ci, je ne pouvais pas tout faire seul, mais il y a quand même des vétérans solides pour m'appuyer.»

Tavares est un brin généreux quand il parle ainsi. Car les Islanders sont une jeune équipe et, en fait de vétérans aptes à prendre les choses en main lorsque ça ne tourne pas rond, c'est plutôt mince.

«Des gars comme Matt Duchene et Victor Hedman (qui ont été repêchés en même temps que lui en 2009) sont aussi considérés comme des joueurs-clés au sein de leur équipe, mais il y a des vétérans qui les entourent», observe Bruno Gervais.

«Ici, disons que c'est moins le cas pour John»