Alex Auld est convaincu que les joueurs de la LNH ont pris la meilleure décision possible en accordant un vote de confiance sans équivoque à Donald Fehr qui, depuis vendredi, est le nouveau directeur général du syndicat qui les représente. Mandataire des joueurs du Canadien - il a pris la relève de Josh Gorges -, Auld ajoute même que ses coéquipiers et lui ne pouvaient trouver un meilleur leader.

«Ses lettres de créance parlent d'elles-mêmes. Il a fait avancer énormément la cause des joueurs du baseball majeur et il sera en mesure de s'assurer que nous soyons bien représentés. Il apportera de la stabilité au sein de notre association après des années difficiles qui ont suivi le dernier lock-out», a indiqué le gardien auxiliaire.

Après la démission, en 2005, de Bob Goodenow au terme du lock-out d'un an qui s'est terminé par la reddition des joueurs qui ont accepté le concept du plafond salarial, Ted Saskin, bras droit de Goodenow lors des dernières négociations, et Paul Kelly ont tour à tour été embauchés puis rapidement congédiés.

Le départ de Kelly a été suivi d'une purge au sein du comité exécutif et l'Association des joueurs s'est retrouvée en plein désarroi. La NHLPA a d'ailleurs très mal paru l'automne dernier lorsqu'elle n'a pas été en mesure de tenir tête à la LNH dans le cadre de l'arbitrage qui a suivi le veto de Gary Bettman en marge du premier contrat liant les Devils du New Jersey au joueur étoile Ilya Kovalchuk.

Le nom de Donald Fehr s'est alors mis à circuler: comme conseiller d'abord, comme directeur général ensuite. Considéré par plusieurs comme un dur de dur en raison de la grève qui a paralysé le baseball majeur en 1994, Fehr a réclamé une liste de conditions qui, conjuguées au fait qu'il ne connaisse pas grand-chose au hockey, ont soulevé des doutes sur la validité de sa candidature.

«Nous n'avions pas besoin d'un homme de hockey pour prendre la direction de notre syndicat, mais d'un homme compétent, respecté et qui serait en mesure de resserrer les rangs de notre association. On a trouvé le meilleur disponible. Il a 62 ans, il a de l'expérience, il n'a pas besoin de ce travail pour vivre. Je l'ai rencontré lors de nos réunions et s'il est clair que c'est un gars ferme et dur en négociations, il nous a rassurés quant aux possibilités que les prochaines négos mènent à un autre conflit de travail», a ajouté Auld.

Pas de conflit de travail

Au cours d'une conférence téléphonique, samedi, Donald Fehr a plusieurs fois répété qu'il n'avait pas l'intention de mener l'Association des joueurs à un autre conflit.

«À ce que je sache, les deux derniers conflits de travail ont été le résultat de décisions de la Ligue et non de l'Association. Notre convention prendra fin en septembre 2012. Je n'ai pas encore eu de discussion avec les dirigeants de la Ligue, mais d'après moi, nous devrions établir les bases de négociations au printemps 2012. Cela nous donne donc encore beaucoup de temps. Mon but est d'obtenir des négociations justes avec la Ligue et non de nous rendre à un conflit», a plaidé Fehr qui a dirigé l'Association des joueurs du baseball majeur pendant 26 ans.

D'ici à ce qu'il croise le fer avec Gary Bettman, Fehr a beaucoup de travail à accomplir. «Je dois d'abord me familiariser avec la convention collective, la comprendre et comprendre aussi les réalités propres à l'industrie du hockey. D'un autre côté, je dois restructurer l'Association. Je n'occuperai pas cette fonction 10 ou 15 ans. Mais je veux profiter de mon passage pour préparer une relève solide», a indiqué le syndicaliste américain.

Quant au fait que le hockey ne soit pas un sport qu'il connaisse ou affectionne particulièrement, Fehr a indiqué qu'il n'y voyait pas d'inconvénient.

«Je ne suis pas un connaisseur, mais je vais apprendre à connaître ce sport qui compte dans ses rangs des athlètes exceptionnels. Et pour bien représenter ces athlètes, il faut d'abord comprendre les affaires plus que le sport lui-même. Cela dit, il est impératif que les athlètes passent au premier rang des préoccupations de leur syndicat et c'est pour cette raison que je m'entourerai, rapidement, d'anciens joueurs qui pourront m'épauler dans ces aspects du travail.»

Le nom de l'ancien défenseur du Canadien de Montréal Mathieu Schneider a été avancé comme candidat à l'un des postes d'homme de confiance du nouveau manitou de la NHLPA.