Max Pacioretty a l'air d'un joueur transformé. Le joueur qui hésitait avec la rondelle, qui se faisait tabasser par l'adversaire et qui gardait la tête basse semble avoir laissé place à un attaquant plus solide, plus mûr et beaucoup plus instinctif.

Ce ne sont que deux matchs, mais l'apport de Pacioretty sur le trio de Scott Gomez et Brian Gionta cette semaine a vite rapporté des dividendes.

«Le principal aspect mental sur lequel je devais travailler était de faire les choses d'instinct, sans trop penser, a expliqué l'Américain de 22 ans. C'est un élément qui va de pair avec ma confiance.»

Fort d'un but, d'une mention d'aide et de quelques bonnes mises en échec - dont une assez sévère aux dépens du vénérable Mark Recchi -, Pacioretty a pleinement mérité de recevoir la première étoile.

«C'est plaisant de savoir que les partisans sont dans mon coin, a-t-il reconnu. Je savais qu'il fallait que je regagne leur appui et j'espère que le match de ce soir marque un premier pas.

«On dirait que j'ai cessé d'être l'espoir vers lequel ils se tournaient. Quand j'avais 19 ans, tout le monde avait plein d'attentes envers moi, mais ça s'est un peu éteint par la suite. Mais j'espère être en mesure de recréer cette effervescence autour de moi.»

Pacioretty a rendu une fois de plus hommage à Gomez et à Gionta. Pour le deuxième match de suite, ces trois-là ont formé le meilleur trio du Canadien.

«Je dois répéter combien il m'est utile de jouer avec des joueurs de ce calibre, a-t-il dit. Ils me parlent beaucoup et me sont d'une grande aide, sur la patinoire comme en dehors.»

Mais se pourrait-il que Pacioretty les aide aussi un peu? Si le principal intéressé s'estimait mal placé pour évaluer la chose, Brian Gionta, lui, a indiqué que la vitesse du jeune ailier gauche était la bienvenue à ses côtés.

«Il s'insère parfaitement sur notre trio et il joue avec la confiance nécessaire pour faire les bons jeux. Et quand il utilise sa vitesse pour venir en aide aux défenseurs, c'est une facette de plus qui le rend utile.

«Quand on s'amène à trois à la même vitesse, Gomez se retrouve avec deux bonnes options de passe et ça semble refroidir la défense adverse.»

Guy Boucher

La promotion de Pacioretty est survenue au moment où Scott Gomez revenait au jeu après une absence de deux matchs en raison d'une blessure au bas du corps.

«(L'arrivée de Pacioretty) nous aide, mais il reste que chaque joueur doit s'aider, a soutenu Jacques Martin. Gomez nous donne du meilleur hockey qu'avant sa blessure et, offensivement, il a préparé plusieurs belles chances de marquer.»

Il est vrai qu'avant même que son trio ne s'inscrive au tableau, Gomez a préparé deux belles mises en scène qui ont permis à Gionta d'avoir d'excellentes chances de marquer à la porte des buts.

C'est lors d'un avantage numérique que Pacioretty a inscrit son premier but de la saison. Posté à côté du filet de Tim Thomas, il a simplement dirigé un revers devant la cage des Bruins et la rondelle a touché Andrew Ference avant de tromper Thomas.  

On a cru par la suite que Pacioretty en avait enfilé un deuxième, en troisième période, mais son tir a touché l'intérieur de la cuisse de Gionta avant d'être dévié dans le filet par le défenseur des Bruins Dennis Seidenberg.

«Je dois donner le mérite à Guy Boucher qui ne cessait de mettre l'accent, l'an dernier, sur l'importance d'envoyer la rondelle au filet, a souligné Pacioretty. C'est quelque chose que j'ai ajouté à mon arsenal.

«Ça ne donne pas toujours de jolis buts, mais ça provoque des choses.»