Victime de deux revers lors de ses escales à Detroit et Toronto, en fin de semaine, le Canadien profitera des deux prochains jours pour peaufiner son jeu et permettre à ses éclopés de soigner leurs blessures.

Une trêve qui sera salutaire. Car après les visites des Flyers de Philadelphie, mercredi, et des Bruins de Boston, le lendemain, le Canadien amorcera sa tournée annuelle des Fêtes. Une tournée qui l'amènera au Colorado, à Dallas et en Caroline d'où il rentrera juste à temps pour le réveillon de Noël. Une tournée qui se poursuivra à Uniondale, Washington, Tampa et Fort Lauderdale entre Noël et le jour de l'An.

Samedi, à Toronto, en plus de perdre le match qui l'opposait aux Maple Leafs 3-1, le Canadien a aussi perdu les services de Jaroslav Spacek.

En milieu de première période, le vétéran défenseur est entré en collision (accidentelle) avec Clarke MacArthur. Une échauffourée a suivi. Spacek a fait une vilaine chute et s'est blessé au poignet ou au coude. Il a retraité au vestiaire et il n'est pas revenu au jeu.

Le Canadien devrait faire le point aujourd'hui sur cette blessure au «haut du corps» qui ne semblait pas trop sérieuse.

Jacques Martin peut compter sur Yannick Weber pour remplacer Spacek. Le défenseur suisse, qui a amorcé le match de samedi à l'aile droite au sein du quatrième trio, s'est d'ailleurs ensuite très bien tiré d'affaire en compagnie de Roman Hamrlik.

Desharnais n'a fait que passer

Au centre, l'absence de Scott Gomez est plus difficile à combler. Vendredi, à Detroit, et samedi, à Toronto, Jeff Halpern a fait ce qu'il a pu. Mais au-delà de ses qualités, de son expérience et de son ardeur au travail, Halpern ne peut offrir le rendement de Gomez, qui était déjà au ralenti depuis le début de la saison. Halpern peut éteindre un feu de broussailles. Mais si les flammes se rendent à la maison, elle sera une perte totale...

Samedi, après le rappel inattendu de David Desharnais, on a cru que l'état-major du Tricolore avait décidé de donner une chance au petit centre québécois. La réponse n'a pas tardé. Et elle était négative.

Desharnais a suivi la rencontre du haut de la galerie de presse. De fait, il aurait pu laisser son équipement à Hamilton. Car non seulement a-t-il été retourné au club-école après la rencontre, il n'a pas même pris part à la période d'échauffement.

Hier, Desharnais était de retour au centre du premier trio des Bulldogs. Il a ajouté deux passes aux 23 amassées lors des 26 premiers matchs dans une victoire de 5-1 contre Toronto. Olivier Fortier, avec son premier tour du chapeau en carrière, et Mathieu Carle, avec trois passes, se sont aussi distingués.

«Ça me donne l'occasion de voir les gars et j'ai fait le voyage Hamilton-Toronto en limousine», a philosophé Desharnais, croisé par La Presse dans un couloir adjacent au vestiaire du Canadien avant le match.

À sa troisième saison avec les Bulldogs, Desharnais, 24 ans, connaît un début de campagne du tonnerre en compagnie de Max Pacioretty. Les deux complices revendiquent d'ailleurs 32 points, ce qui les place au sommet des marqueurs de la Ligue américaine.

«Ça doit faire un mois que je joue avec Max. C'est un marqueur. Je lui refile la rondelle et il rate rarement son coup. Il s'est présenté avec une meilleure attitude cette année. Il est impliqué dans l'équipe et nous avons pas mal de succès», a reconnu le petit joueur de centre.

Au-delà des buts et des passes, Desharnais sait qu'il a encore beaucoup à prouver pour atteindre la grande ligue. «Je joue beaucoup. En fait, je n'ai jamais joué autant. Randy Cunneyworth - l'entraîneur-chef - me fait confiance autant en attaque à cinq qu'en désavantage numérique. J'ai eu des matchs de 26 et 27 minutes d'utilisation cette année. C'est beaucoup. Mais je ne vais certainement pas me plaindre», a conclu Desharnais, qui compte une passe en six matchs disputés avec le Canadien dans la LNH.