Le numéro 10. Guy Lafleur. Presque 60 ans d'histoires de vie. Dix moments charnières que le Démon blond raconte. Dans ses mots, avec ses mots, ses silences, ses yeux parfois mouillés.

Ce n'est pas l'histoire d'une vie. Ce sont des histoires de vie. Si vous les connaissez, elles seront encore plus belles parce que c'est lui qui trouve les mots et les soupirs. Si vous les découvrez, alors elles vous raconteront un homme et une légende.

1. LES BARREAUX DE L'ESCALIER

La toute première fois, c'était avec mon père. Devant le téléviseur noir et blanc de la maison. Je devais avoir 5 ou 6 ans et j'étais intrigué. Je me demandais pourquoi mon père s'assoyait tous les samedis pour regarder le hockey. Pis avant, j'avais des souvenirs que mon père l'écoutait à la radio. Je me disais que ça devait être important.

Au début, mon père me donnait la permission d'écouter une période de hockey avec lui. Je bougeais pas pour pas le déranger. J'aimais ça. Après une période, il m'envoyait me coucher. Mais quand la partie recommençait, je m'installais dans l'escalier pour suivre le jeu. Quand mes parents s'apercevaient que j'étais là, ils lançaient un grand cri: «Va te coucher, pis vite!» Là, j'avais pas le choix.

Mais quand mon père a réalisé que j'aimais vraiment ça, il a arrosé la cour en arrière pour faire une patinoire. On jouait avec mes cousins et les amis du voisinage tous les midis et tous les soirs après les devoirs. Il n'y avait pas de lumière mais on jouait pareil. Les fins de semaine, je passais toute la journée dehors à jouer au hockey. On se faisait des buts avec des mottes de glace et on jouait. J'étais heureux.

2. LES VOYAGES DE MON PÈRE

Mon père, Réjean Lafleur, n'a jamais eu d'auto. Quand j'ai signé mon contrat avec le Canadien, j'ai voulu lui en acheter une mais il n'a pas voulu. À 14 ans, tout juste avant mes 15 ans le 20 septembre, il m'a envoyé vivre en pension à Québec. Il m'a dit que si j'aimais le hockey, je devais vivre ce que j'aimais jusqu'au bout. Je m'ennuyais et je voulais retourner à Thurso mais il refusait d'écouter mes lamentations. Ma première année, j'ai joué avec le CTR de Québec, le Canadian Tire and Repair puis avec les As junior. Mon père est venu à toutes les parties. Il quittait sa job à l'usine Singer à quatre heures et il montait dans la voiture de Normand Chouinard, un prof de Thurso, et ils descendaient à Québec ou ailleurs si on jouait à l'étranger. Ils arrivaient juste à temps pour le début du match.

Mon père a fait ces voyages pour toutes les parties pendant les six ans que j'ai passés à Québec. Je m'ennuyais énormément et il voulait m'encourager. Après la partie, vers minuit, il retournait à Thurso, il dormait une heure ou deux et il rentrait à l'usine à sept heures.

Les fins de semaine, ma mère l'accompagnait. Ils n'avaient pas d'argent pour louer une chambre de motel, ça fait qu'ils dormaient dans le char.

Ça n'a pas de prix, ce que mon père a fait. Il a toujours été là pour m'encourager. Il s'est usé à l'ouvrage. Sans parler, parce que ce n'était pas un grand parleur.

3. EN GROSSE CADILLAC SUR LA 20

Je le disais, j'ai toujours été ennuyeux. Quand j'ai commencé avec le Canadien, mes amis de Québec me manquaient. Je suis timide et ç'a pris un peu de temps avant que je me fasse d'autres relations proches à Montréal. Tous les jours, pendant mes deux premières saisons, après la pratique de 10h qui durait jusqu'à midi, je prenais la Buick Riviera que les Remparts m'avaient donnée pour me fêter et je filais à Québec. Souvent j'allais souper avec mes chums au Cendrillon qui appartenait à Jean-Yves Doyon. Je revenais en fin de soirée coucher à Longueuil où j'avais un appartement. Un jour, une voiture m'est rentrée dedans quand je roulais vers Québec. J'allais reconduire Mme Baribault chez qui je logeais pendant toutes ces années. Je ne voulais pas arrêter de retourner à Québec, j'en ai parlé à Serge Savard. Ça s'est réglé vite.

Serge Savard, Claude St-Jean l'ancien lutteur et moi, on s'est acheté chacun une grosse Cadillac Eldorado et j'ai repris la route de Québec à tous les jours.

Jusqu'au jour où j'ai connu une belle hôtesse de l'air qui vivait à Longueuil. Une belle fille de Québec, Lise Barré...

Mais, là, ça devient une autre histoire.

4. JEAN BÉLIVEAU M'A DIT DE BÂTIR MON NUMÉRO

La toute première fois que je suis entré dans le vestiaire du Canadien, ç'a été magique. J'étais tellement impressionné que j'en tremblais. C'était un rêve. D'ailleurs, pendant toutes ces années avec le Canadien, je ne me suis jamais habitué au vestiaire. Comparé aux vestiaires d'aujourd'hui, c'était une chiotte mais il y avait tellement d'histoire, tellement de prestige, tellement de grandeur que c'était magique. J'avais pas les yeux assez grands pour tout voir. J'arrivais pas à croire que moi, Guy Lafleur, j'étais dans LE vestiaire du Canadien. Tout au long de ma carrière, j'ai eu cet étrange feeling d'être comme divisé en deux personnes. Il y avait Guy, le petit gars, l'homme ordinaire et l'autre Guy, en uniforme, qui était à sa place. J'en revenais jamais, et ç'a été comme ça jusqu'au dernier match. Je venais d'un tout petit village et j'étais là, c'était pas croyable. Surtout que j'étais bien. Le vestiaire, c'était l'endroit dans la vie où j'étais le mieux. J'y ai toujours été heureux même quand ça n'allait pas bien dans ma vie.

Je regardais les visages des autres joueurs et je pensais à mon père. Je me disais qu'il avait travaillé comme un fou toute sa vie pour5000$ par année et que moi, j'étais payé pour jouer au hockey. Je jouais. Les gars disent qu'ils travaillent fort sur la patinoire mais dans le fond, on joue.

La première fois, je suis rentré en sachant que j'aurais le numéro 10. Jean Béliveau, mon idole, m'avait offert son numéro 4. Mais il m'avait dit en même temps que ça me mettrait peut-être encore plus de pression sur les épaules: «Dans le fond, tu serais bien mieux de te bâtir un numéro!» m'avait-il dit. Il y avait une liste de numéros disponibles, j'ai choisi le 10. Il était accroché à ma place, avec mon nom sur le casier. Eddy Palchak m'a souri et je suis devenu un Canadien...

5. LA PHOTO AVEC MAURICE ET BOUM BOUM...

Des cinquantièmes buts, j'en ai compté six. Ça n'a jamais eu vraiment d'importance pour moi. Mais la première fois, les journalistes et les partisans en parlaient beaucoup et j'avais hâte que ça se fasse. C'est invraisemblable mais j'ai marqué ce 50e trois fois contre Denis Herron. La première fois, il était avec les Scouts de Kansas City, les autres fois avec les Penguins, je pense.

Tu y penses malgré toi. Parce que le monde t'en parle. Mais pour moi, 50 buts, ça ne voulait rien dire. C'était la Coupe Stanley qui comptait. Le reste, les honneurs individuels, je m'en sacrais pas mal.

Par contre, la première fois que j'ai atteint le chiffre, je savais que j'égalais la marque de Maurice Richard et de Bernard Geoffrion. Je faisais maintenant partie d'un trio très sélect. C'était un honneur. Finalement, le plus important, c'était d'avoir le privilège de me faire photographier avec Maurice et le Boomer. Cette photo, je l'ai gardée précieusement, je l'ai fait transformer en poster et elle est sur le mur de mon restaurant. Le vrai moment magique, c'est la photo. Et puis, bien humblement, je trouve qu'elle résume une grande partie de l'histoire du Canadien. Il ne manque que Jean Béliveau sur la photo.

6. «VA ME CHERCHER SERGE SAVARD, C'EST FINI»

Ma toute dernière partie avec le Canadien? On rentre dans le triste. Surtout quand on se doute pas pantoute que c'est la dernière.

Ça avait bien commencé le matin. J'avais rencontré Jacques Lemaire après la petite pratique du matin. Je lui ai dit, Jacques, on a joué ensemble, tu me connais, je ne peux pas produire si je n'ai pas assez de glace. Il m'a dit de me préparer comme jamais parce que le soir, je jouerais sur deux trios, pendant les avantages numériques et même pendant les punitions. Je suis rentré à la maison avec le sourire, heureux comme un enfant. J'ai raconté à Lise que tout irait pour le mieux maintenant, que Jacques m'avait compris et qu'il m'avait promis que j'aurais tout le temps voulu pour que je puisse compter des buts et aider l'équipe.

Je m'en souviens comme si c'était hier. Je me souviens comment Lemaire m'avait parlé. Ce qu'il m'avait dit. Je ne pourrai jamais l'oublier.

Je me suis rendu au vestiaire vers trois ou quatre heures l'après-midi pour me préparer. Ronald Corey, le président, s'entraînait dans le gymnase. Il m'a demandé comment j'allais. Je lui ai dit que ça ne pouvait pas être mieux. Que Jacques m'avait dit que je jouerais à fond pendant le match et que tout était réglé.

La partie a commencé et c'est à peine si j'ai joué en première période. Même chose en deuxième. J'étouffais sur le banc, je savais que je ne serais jamais capable de passer à travers cette déception. J'essayais de voir clair en moi. Je sentais que je devais prendre une décision mais c'était la décision de ma vie et je n'avais pas d'autre moment pour y réfléchir. Entre la deuxième et la troisième période, j'ai demandé à Pierre Meilleur, le soigneur, de joindre Serge Savard parce que je voulais le voir tout de suite. Ils ont essayé de le joindre mais ils n'ont pas été capables à ce qu'ils m'ont dit.

Mais après la partie, j'ai encore demandé à voir Savard. Il est descendu dans le vestiaire. Je lui ai dit: C'est terminé. Il n'a pas parlé. J'étais viré à l'envers. Je me suis rhabillé sans dire un mot. Sauf à un gars, Larry Robinson. Y a juste lui qui le savait.

Après, je suis sorti dans le corridor de l'ancien Forum. Tu te souviens, il y avait le bureau du coach et on marchait dans le couloir en passant devant le salon des femmes des joueurs. Je marchais en silence et j'ai vu Serge Savard qui discutait à voix basse avec Jacques Lemaire. Serge est sorti du bureau et m'a appelé.

-Guy, qu'il m'a dit.

Moi, pendant une fraction de seconde, j'ai été traversé par l'espoir. Tout d'un coup les choses allaient s'arranger. Je suis retourné dans le corridor jusqu'au bureau.

-Guy, qu'est-ce qu'on va dire aux journalistes?

Je me sentais crucifié. C'est tout ce à quoi ils pensaient. Qu'est-ce qu'on va dire aux journalistes...

7. J'AI EU LE COEUR BRISÉ. J'ÉTAIS ANÉANTI...

Ma vraie peine d'amour, elle est arrivée un peu plus tard. J'essayais de négocier un contrat «d'ambassadeur» avec Ronald Corey depuis un moment déjà. Corey m'offrait 75000$ par année pour faire du bureau. Mais je passais 300 jours par année sur la route pour Molson et le Canadien et j'ai demandé que Molson ajoute 75000$ pour un total de 150 000$. Je trouvais ça équitable. Mais Corey me répétait qu'il ne pouvait pas payer un employé de bureau plus que 75000$.

Un jour que j'enregistrais une vidéo de conseils de hockey avec mon agent Yves Tremblay, il est arrivé tout blanc. La une du Journal de Montréal me crucifiait.

La veille, dans le cadre d'une promotion avec la boulangerie Weston, je m'étais rendu au Journal. Bertrand Raymond est venu me parler. Il voulait savoir comment allaient mes négociations. Il avait les chiffres précis, j'ai compris qu'il avait parlé à quelqu'un de l'organisation et qu'il était au courant. Je lui ai dit que je ne voulais pas être payé comme un employé de bureau, que je faisais plus pour l'organisation. La une disait que Lafleur ne voulait pas être payé comme un commis comptable.

J'ai reçu un téléphone de Lise Beaudry, la secrétaire de Ronald Corey, pour me dire que Ronald voulait me voir au Forum. J'ai répondu que je passerais en fin de journée, que j'étais occupé à tourner une vidéo.

Quand je suis arrivé à 5 heures et demie, j'ai voulu aller à mon bureau en attendant de rencontrer Corey qui était en meeting. Lise m'a dit que mon bureau était barré et que M. Corey ne voulait pas qu'on l'ouvre. J'ai eu froid dans le dos. Un quart d'heure plus tard, ils sont sortis cinq ou six du meeting. Il y avait François-Xavier Seigneur, Jean Béliveau, Jacques Lemaire, Ronald Corey dont je me souviens avec certitude. Pas un ne m'a regardé dans les yeux. Ils ont tous détourné le regard.

Puis, Corey s'est avancé vers moi et m'a remis une lettre: «T'es démis de tes fonctions», m'a-t-il dit. «Ça veut dire que c'est fini?» «Oui, c'est terminé.»

Ça m'a fait comme un coup de massue sur la tête. J'ai senti mon coeur se briser. Ça voulait dire que là, c'était fini avec le Canadien. Ce fut la plus grande peine d'amour de ma vie.

Corey m'a dit que la nouvelle de ma démission serait annoncée par l'agence Telbec après le souper. Il m'a dit que ce serait mieux si je démissionnais. J'étais trop anéanti pour m'obstiner. Ce n'était pas une démission, je n'aurais jamais dû accepter ce mensonge. Je le regrette encore.

J'ai demandé qu'on me donne le temps de prévenir ma femme. Je ne voulais pas qu'elle l'apprenne par la radio. Corey m'a juste dit de garder la Chrysler de l'organisation jusqu'à la prochaine semaine et de ne pas m'occuper de mon bureau, ils m'enverraient mes affaires à la maison dans des boîtes.

Je suis retourné à la maison dans un état second. J'avais tellement mal. Je n'étais plus un Canadien. Je n'ai jamais oublié ce qui s'est passé et je ne l'oublierai jamais.

Photo: Archives La Presse

«Cette photo, je l'ai gardée précieusement, je l'ai fait transformer en poster et elle est sur le mur de mon restaurant. Le vrai moment magique, c'est la photo. Et puis, bien humblement, je trouve qu'elle résume une grande partie de l'histoire du Canadien. Il ne manque que Jean Béliveau sur la photo.»

8. PHIL ET BERGIE M'ONT DONNÉ MA CHANCE

Le beau moment de mon retour au jeu? Quand je suis allé voir Phil et Bergie à New York...

Je sentais que j'avais encore du hockey en dedans de moi. Dans l'été, je me suis entraîné sérieusement. J'ai demandé à Yves Tremblay de tâter le terrain. Finalement, il a obtenu une rencontre avec Phil Esposito et Michel Bergeron aux bureaux des Rangers à New York.

J'étais nerveux mais je savais que j'étais encore capable d'aider une équipe.

Je leur ai dit que je voulais juste avoir la chance de montrer ce que j'étais encore capable de faire. À un moment donné, Phil m'a regardé dans les yeux et m'a demandé: «Dis-moi, Guy, si c'était toi qui étais assis dans mon fauteuil et que je te demandais de me donner une chance, qu'est ce que tu ferais? Je l'ai regardé avec fermeté et j'ai répondu: Je te donnerais la chance d'essayer parce que t'aurais tout à gagner!

Il est parti à rire et il m'a tendu la main. C'est un deal!

Ç'a été le début d'une belle aventure. Une aventure extraordinaire. J'ai commencé enfin à respirer après toutes ces années d'angoisse. Je savais que j'apporterais du bonheur à beaucoup de monde, à commencer par moi et ma famille. Je me sentais enfin bien.

Je m'en rappelle très bien. J'ai repris l'avion avec Yves Tremblay et on est allés te trouver dans un restaurant italien de la rue Saint-Mathieu. On t'a raconté le voyage et ce qui s'était passé avec Phil et Bergie et t'es allé t'installer dans le bureau du propriétaire pour écrire ton article pour La Presse.

La vie recommençait...

9. LE MÊME FEELING QU'UN MATCH DE LA COUPE STANLEY

Quand les Rangers ont joué leur premier match au Forum, j'étais blessé. Une fracture à un os de la cheville. On m'avait remis un chandail au centre de la patinoire et je me rappelle que j'étais allé donner la main à Ronald Corey derrière le banc du Canadien. Il avait été surpris pas pour rire. Mais ça fait rien, une porcelaine cassée, même si on la recolle, il y a quand même une fêlure.

Au deuxième voyage de l'équipe, je savais que je jouerais. J'étais prêt. C'était extraordinaire. Dans l'après-midi, en ville et autour du Forum, on aurait dit que c'était un feeling de la Coupe Stanley. Il y avait de la fébrilité, on sentait comme une douce euphorie. Ça aussi, c'était magique.

Et puis, j'étais prêt. Je me sentais en bonne forme même si je n'avais plus 20 ans. Je suis arrivé de bonne heure au Forum comme je l'avais toujours fait. Pour me retrouver dans cette atmosphère que j'avais tant aimée.

Ce soir-là, j'ai compté deux buts contre Patrick Roy. J'étais content pour les deux buts mais nous avons perdu. Dans mon for intérieur, ce n'était pas ça qui était important. Ce soir-là, je savais que les gens étaient partis contents du Forum. J'étais heureux pour le public et ça me donnait une certaine satisfaction. Dans le fond, j'ai été encore plus un homme de public qu'un joueur de hockey.

10. LE TEMPS PASSE TROP VITE...

J'ai passé de belles années à New York et à Québec avec les Nordiques. Je complétais ma dernière saison et j'avais reçu mon lot d'hommages dans toutes les villes de la ligue. À New York, à Buffalo, à Boston, à Detroit, partout. Mais la fin était toute proche. C'était comme un rêve puisque les deux dernières parties de la saison opposaient le Canadien et les Nordiques le samedi soir au Forum et le dimanche au Colisée. J'étais conscient que c'était terminé. À un moment donné, t'arrives à la fin. J'étais fatigué émotivement et j'avais hâte que ça finisse.

En fait, je trouvais que c'était trop, tous ces hommages. Mais le samedi au Forum, j'ai été assommé par l'incroyable ovation des partisans. Je pense que ç'a duré proche de 10 minutes. J'étais fatigué et nerveux mais j'ai bien joué et je pense que j'ai compté.

Le dimanche au Colisée, là, il n'y avait plus de lendemain. Je me demande si l'ovation debout n'a pas été encore plus longue qu'au Forum pis le match a commencé.

En troisième période, quand je revenais au banc, je regardais l'horloge du Colisée. Le temps passait. Tu sais, quand tu dors mal la nuit et que tu regardes le cadran à côté du lit, t'as l'impression que le temps passe pas, que c'est long. Plus tu regardes, plus le temps est long. Ce soir-là, c'était le contraire, plus je regardais l'horloge et plus le temps passait vite. Et c'est un drôle de feeling de voir le temps passer en sachant qu'il n'y en aura plus quand la partie va être finie...

Photo: Archives La Presse

Guy Lafleur avec le chandail des Rangers de New York.