En attendant de recevoir le diagnostic qui pourrait confirmer une déchirure ligamentaire au genou droit et la nécessité d'une opération, Andrei Markov devrait donner un coup de fil à Justin Williams. Il recevrait une bonne dose d'optimisme.

L'ailier des Kings de Los Angeles a subi deux opérations au genou gauche, la première en janvier 2003 et la seconde en décembre 2007.

«Mentalement, la deuxième opération est plus difficile parce que tu sais tout le chemin qu'il y aura à parcourir, confie Williams. Les deux premiers mois sont vraiment difficiles. Ta jambe est de la même grandeur que ta cheville...

«C'est important d'avoir une attitude positive et d'avoir le soutien de la famille et des proches. Mais l'ego aussi joue son rôle. Tu veux faire mentir le monde, les envoyer promener.

«Ça a été très motivant pour moi de confondre ceux qui disaient que je ne serais jamais plus le joueur que j'ai été», raconte Williams qui, aux côtés de Ryan Smyth et Jarret Stoll, a entamé la saison avec neuf buts et 21 points en 20 matchs.

Les miracles de la médecine

Il y a beaucoup de spéculations autour du cas de Markov et de l'impact qu'aurait une seconde reconstruction du genou sur sa carrière.

Williams n'a peut-être pas été confronté à deux opérations du genre en un an, mais il tient malgré tout des propos encourageants.

«Il n'a jamais été question que cette seconde opération menace ma carrière, précise l'ancien des Hurricanes et des Flyers. De nos jours, avec les avancées de la médecine, il n'y a pas grand-chose dont on ne puisse pas revenir.»

Après sa seconde opération au genou, Williams s'était absenté pendant trois mois. Ça a été sa plus longue période d'inactivité en carrière, mais aussi une très courte convalescence pour une telle blessure.

Il faut dire que Williams est reconnu comme l'un des joueurs qui guérit le plus vite dans la LNH. Il a toujours battu les échéanciers.

Mort ou vif?

On croirait avoir affaire à un médecin en écoutant Williams expliquer que le ligament antérieur croisé peut être remplacé par un tendon issu de notre corps ou encore de celui d'un cadavre tant il parle en connaissance de cause.

«Les deux fois, j'ai eu recours au tendon d'un cadavre, même il y a une mince chance que le ligament soit incompatible et qu'il y ait un rejet, explique l'attaquant de 29 ans.

«L'idée est un peu étrange, mais je trouve cela moins envahissant. Lorsqu'on prend un tendon de notre rotule ou de notre cuisse, il faut aussi soigner ces parties-là. Or, je voulais me concentrer à soigner seulement mon genou.»

Lors de sa première opération, Markov avait utilisé un tendon de la cuisse. Selon une source proche du défenseur russe, il optera cette fois-ci pour le tendon d'un cadavre s'il se soumet à une nouvelle chirurgie.

À bas les étiquettes

Lorsqu'on regarde le bilan médical de Williams, on croirait lire celui de Markov: deux blessures au ligament croisé antérieur du même genou, une déchirure du tendon d'Achille...

Mais à cela s'ajoutent une fracture de la main gauche et une autre de la jambe droite qui ont fait dérailler sa dernière saison.

«Quand je me blesse, ce n'est jamais à moitié» lance Williams, qui est en santé pour l'instant. Il veut jouer... mais pas prudemment.

«Si tu joues sur la pointe des pieds en craignant de te blesser, tu es plus susceptible de te blesser, prétend l'attaquant qui en est à la dernière année de son contrat.

«Si tu y vas sans arrière-pensée, tu vas être correct. Il faut savoir mettre ses blessures derrière soi, jouer comme on en est capable, s'impliquer et foncer. C'est ce que j'ai constaté en Caroline quand j'ai joué 250 matchs de suite avec les Hurricanes.

«Je ne veux pas être de ceux de qui l'on dira: «S'il n'avait pas été blessé, il aurait pu être un vrai bon joueur». Je ne veux pas de cette étiquette.

«Déjà que je dois vivre avec celle de joueur fragile pour quelques années encore...»