Des coups salauds, des injures et une défaite frustrante pour les visiteurs au Centre Bell: on peut dire que la table est mise pour le prochain affrontement entre le Canadien et les Flyers de Philadelphie, lundi soir.

Si la tenue de l'attaquant des Flyers Darroll Powe a fait jaser -­ en particulier son coup par derrière qui a sonné Jeff Halpern en début de troisième période ­- c'est surtout P.K. Subban que l'on a retrouvé au centre des hostilités.

Le défenseur de 21 ans a le don d'irriter les meilleurs joueurs adverses et le capitaine des Flyers, Mike Richards, avait un message sans équivoque à lui adresser après la rencontre.

«C'est un jeune qui arrive dans la ligue et qui ne s'est pas encore mérité le respect», a indiqué Richards, qui a jeté les gants devant Subban sans que les deux ne puissent vraiment engager le combat.

«C'est frustrant de voir un jeune comme ça s'amener et agir comme s'il se pensait meilleur que beaucoup d'autres. Le respect à travers la ligue se mérite et une recrue ne peut pas jouer de la sorte. Ce n'est pas comme cela que l'on s'y prend.

«Espérons que quelqu'un au sein de leur équipe va corriger cette situation. Je ne dis pas que c'est moi qui vais le faire, mais quelque chose pourrait lui arriver s'il continue d'être aussi baveux.»

Il est vrai que Subban a réussi jusqu'ici à soulever l'ire de plusieurs adversaires, à commencer par Sidney Crosby.

«J'étais au milieu de toutes les mêlées ce soir, a reconnu Subban. À l'avenir, je vais tâcher de rester loin du banc des pénalités. Mais en tant que recrue, tes adversaires ne s'attendent peut-être pas à ce que tu te défendes et que tu te fasses justice toi-même.

«Richards est le capitaine de cette équipe, il a fait beaucoup de choses pour cette équipe et je respecte cela. Je devrais peut-être écouter davantage tout ce qu'il dit sur la glace, peut-être que j'apprendrais quelque chose!»

Un homme marqué

La recrue du Canadien ignore pourquoi il est rapidement devenu un homme marqué.

«Je n'essaie même pas de les déranger tant que ça, je ne fais que jouer mon match, a candidement répondu Subban. Les gars sont compétitifs et moi aussi je veux gagner. Si l'adversaire m'interpelle, je vais répondre. Mais je ne saute pas sur la glace en demandant quoi que ce soit.

«J'essaie de démontrer du respect envers l'autre équipe, mais si je n'y arrive pas, je ne peux pas y faire grand-chose. C'était pareil dans le junior ou dans la Ligue américaine.

«Je ne sais pas, peut-être que les gars n'aiment pas mon apparence...» Subban a expliqué qu'il restait une certaine animosité à la suite des dernières séries éliminatoires.

«Mais c'était davantage un match entre deux équipes qui vont très bien, a-t-il ajouté. Ils n'ont que deux points d'avance sur nous au classement et c'était un gros match pour les deux formations.»

À la défense de Halpern

Le coup de Darroll Powe à l'endroit de Jeff Halpern a forcé Maxim Lapierre à jeter les gants devant l'agitateur des Flyers, qui a cherché noise au Canadien durant toute la soirée.

«J'ai regardé l'incident et c'était un coup par derrière, a expliqué Jacques Martin après le match. Malheureusement, les arbitres ne l'ont pas vu de cette façon. Ce sont des choses qui arrivent vite.

«On réévaluera le cas de Halpern mercredi.» Les coéquipiers de Lapierre ont salué le geste de ce dernier en s'en prenant à Powe.

«Il fallait vraiment que l'on vienne à la défense de notre coéquipier, a reconnu Carey Price. Ce n'était pas un coup très propre, mais il en revient à la ligue de décider de la suite.

«L'important c'est qu'on se serre les coudes les uns les autres.»

Price l'avait vu venir

N'oublions pas Price dans tout cela!

Deuxième blanchissage en une semaine, 41 arrêts dans ce match et une performance absolument sans faille.

«J'ai commencé à penser au jeu blanc dans les cinq dernières minutes, mais j'essaie normalement de me concentrer sur le prochain lancer et je préfère ne pas regarder trop loin en avant de moi», a expliqué le gardien de 23 ans.

Ce n'était pourtant pas évident de se concentrer lors d'une troisième période qui s'éternisait et qui alignait les escarmouches...

«C'était quelque chose que l'on voyait venir, a noté Price. La rivalité est bien installée entre les deux équipes et il y a un certain dérapage qui se dessinait.

«J'étais donc préparé à rester bien concentré.»