Le Canadien attend des nouvelles de l'état de santé d'Andrei Markov avant la fin de la semaine. Mais en attendant, il doit répondre à une grosse commande puisqu'il affronte l'équipe de l'heure dans la Ligue nationale.

Vingt-quatre heures après avoir réglé le cas des Sénateurs à Ottawa, les Flyers de Philadelphie se présentent au Centre Bell sans avoir perdu un seul match en temps réglementaire depuis le début du mois de novembre (6-0-1).

La brigade défensive du CH aura fort à faire pour contrer la deuxième meilleure attaque de la Ligue nationale, et le duo formé de Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek devra prendre les bouchées doubles en l'absence de Markov.

«Il semble que je vais enfiler les mêmes chaussures que l'an dernier lorsque Markie était blessé», a constaté le vétéran Hamrlik.

Or, Hamrlik et Spacek étaient déjà opposés aux meilleurs trios adverses lors des derniers matchs. En théorie, leur charge de travail ne devrait pas augmenter de façon significative, du moins à forces égales.

C'est davantage Hal Gill, de retour aux côtés de Josh Gorges, qui devrait récupérer un peu de temps d'utilisation, lui qui a été utilisé moins de 17 minutes dans chacun des matchs auxquels Markov a pris part cette année.

Jacques Martin n'a pas voulu préciser si, en l'absence de Markov, il comptait confronter systématiquement les mêmes défenseurs face aux trios des Flyers, une stratégie qui lui a bien servi mardi dernier face aux Canucks de Vancouver.

«Cela dit, les Flyers nous ressemblent car ils ont eux aussi trois trios capables de marquer des buts», a indiqué l'entraîneur.

À ce titre, la rencontre de ce soir ­ la première depuis que les deux équipes ont croisé le fer en finale d'association, le printemps dernier ­ risque de donner lieu à un bon spectacle.

Il est vrai que le Tricolore est en mesure d'opposer un meilleur troisième trio que lors les plus récentes séries, mais la profondeur dont bénéficie les Flyers est assurément l'une des raisons de leurs succès.

Des guerriers

Lorsqu'on regarde les buts marqués et accordés par chaque équipe à cinq contre cinq, on constate que les Flyers sont l'équipe la plus efficace à égalité numérique.

Leur talon d'Achille ­ - cela ne change pas ­ - est d'accorder encore cette année beaucoup de supériorités numériques à l'adversaire.

Mais à défaut d'intimider et de jeter les gants comme dans le temps des Broad Street Bullies, les hommes de Peter Laviolette combinent désormais talent et caractère.

«Ce sont de très bons compétiteurs, pas seulement au plan physique, mais dans le sens où ce sont des guerriers, a expliqué Jacques Martin. Je pense à des joueurs comme Mike Richards, Claude Giroux ou Chris Pronger.

«Ce sont des joueurs de grand talent, mais qui ont aussi beaucoup de caractère.»

Une mission pour Picard

Si l'excès d'enthousiasme des Flyers les force à écoper de punitions, ce soir, l'avantage numérique du Tricolore devra répondre. Et démontrer que, même sans Markov, l'attaque à cinq a vraiment retrouvé ses repères.

Sur l'attaque massive, c'est Alexandre Picard qui est le principal bénéficiaire de la blessure à Markov. Le défenseur originaire de Gatineau se retrouvera à la pointe sur la deuxième unité, flanqué de Spacek.

«C'est une belle surprise qui m'y attendait à l'entraînement, a convenu Picard. Mais c'est dommage de perdre Markov parce qu'il avait grandement contribué à la relance de notre avantage numérique dans les derniers matchs.»

Jacques Martin a expliqué qu'il se tournait vers Picard en raison de sa vision du jeu, de son habileté à bien déplacer la rondelle et de la qualité de son lancer.

Hamrlik et P.K. Subban patrouilleront la pointe sur la première vague davantage numérique.

Pour le reste, sachez que les trios n'ont pas changé du côté du Canadien.

C'est donc dire que Dustin Boyd ratera un quatrième match.

Carey Price, lui, obtiendra un 17e départ devant le filet.