Senators 2 Bulldogs 5

Dans un marché exigeant comme celui de Montréal, Max Pacioretty n'échappe pas aux comparaisons avec le jeune attaquant des Blues de St. Louis, David Perron.

Pacioretty a été repêché au 22e rang en 2007 et Perron au 26e rang. Pendant que celui-ci obtenait son septième point en 10 matchs cette saison, jeudi, à sa quatrième année déjà dans la LNH, le premier faisait parler de lui pour les mauvaises raisons en déclarant qu'il souhaitait passer l'hiver dans la Ligue américaine pour parfaire son apprentissage, et en écorchant au passage l'entraîneur Jacques Martin, à la veille de la visite des Bulldogs de Hamilton, hier soir au Centre Bell.

Mais on semble parfois oublier que Pacioretty a seulement 21 ans et que rien ne sert de courir, il faut partir à point. C'est un peu le message qu'il lançait jeudi dans ses déclarations à RDS. «On a peut-être mal compris ce que je voulais dire, confiait-il hier après l'entraînement matinal des Bulldogs. Ça ne veut pas dire que j'abandonne, au contraire, mais que l'argent et la gloire à court terme m'importent peu, je veux prendre les moyens nécessaires pour vraiment m'améliorer et c'est en jouant souvent à Hamilton que j'y parviendrai, pas à Montréal, dans un rôle limité, puisque j'ai perdu ma confiance sur le banc l'an dernier.»

Pacioretty, qui a obtenu 14 points en 52 matchs l'an dernier au sein d'un troisième trio avec Glen Metropolit et Travis Moen avant d'être renvoyé dans les mineures où il a amassé 11 points en 18 matchs, a déjà 12 points en 11 rencontres cette saison.

Le match d'hier soir, remporté 5-2 par les Bulldogs, nous a permis de remarquer ses progrès. Même s'il n'a pas amassé de points, Pacioretty a été dominant par sa vitesse et sa fougue. Il s'est permis six tirs au but. Aaron Palushaj, obtenu des Blues de St. Louis en retour de Matt D'Agostini, a ajouté deux points à sa fiche, pour porter son total à 11 en seulement 6 matchs. Un vrai poison en supériorité numérique. Le défenseur Yannick Weber a montré une fois de plus qu'il possède déjà un tir de la Ligue nationale. Il a compté le but gagnant en troisième période à l'aide d'un puissant tir qui a presque paralysé le gardien Robin Lehner, un bel espoir des Sénateurs d'Ottawa. Il a déjà onze points, dont sept buts, en onze matchs.

Le nouvel entraîneur des Bulldogs, Randy Cunneyworth, qui a dirigé les Americans de Rochester de la Ligue américaine pendant sept ans avant d'agir à titre d'adjoint à John Anderson pendant deux ans chez les Thrashers d'Atlanta, ne tarit pas d'éloges à l'égard de Pacioretty, qui a formé le meilleur trio hier en compagnie de Ben Maxwell et Ryan White.

«Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'il peut tenir un jour un rôle offensif dans la Ligue nationale, a-t-il confié hier matin. C'est un attaquant de puissance typique et quand il fonce au filet, il est difficile à arrêter. Et si l'adversaire parvient à le freiner, il obtient généralement une punition. Il possède un bon tir, qu'il décoche rapidement, il est costaud, il patine rapidement, je suis convaincu qu'ils lui donneront sa chance éventuellement.»

Pacioretty n'est pas le seul en audition cette saison Ă  Hamilton. Ryan White et Ben Maxwell, ses compagnons de trio, ainsi que David Desharnais, Aaron Palushaj et Yannick Weber, entre autres, ne sont pas loin de la LNH.

«Ils font partie d'un groupe de joueurs qui auront leur chance puisque l'an prochain, on ne pourra pas les renvoyer dans les mineures sans les soumettre au ballottage, mentionnait hier matin le DG du Canadien... et des Bulldogs, Pierre Gauthier. Si ce n'est pas ici, il y a 29 autres équipes qui pourront les réclamer. Il s'agit de bien les évaluer et de leur prévoir une place au moment opportun si on souhaite les garder.»

Gauthier n'a pas épilogué sur les déclarations de Pacioretty, mais il a convenu que la Ligue américaine demeurait l'endroit de prédilection pour permettre aux jeunes de s'améliorer. «C'est très difficile de développer un jeune dans la Ligue nationale. Quand on exploite un club de la Ligue nationale, on travaille à très court terme, on veut gagner tout de suite. Le jeune doit être prêt à nous aider. Il faut trouver un équilibre entre l'apport d'un espoir à notre club et le bien de son développement. Ce n'est pas toujours facile à faire.»