Les frères Mark et Dale Hunter en ont produit des joueurs de hockey chez les Knights de London.

Qu'on pense à Patrick Kane, Corey Perry, Sam Gagner, Steve Mason, Rick Nash, Dennis Wideman, Kyle Quincey, Dave Bolland, Sergei Kostitsyn et John Carlson. Sans compter ceux qui sont passés plus brièvement, John Tavares et Michael Del Zotto.

C'est l'un des facteurs qui ont incité le premier choix du Canadien en 2010, le défenseur de six pieds six pouces Jarred Tinordi, à bouder les Fighting Irish de Notre Dame, dans la NCAA, pour se joindre à cette légendaire organisation de la Ligue junior de l'Ontario.

Ses études ont été mises en veilleuse, mais son apprentissage de hockeyeur est accéléré. Et on peut dire qu'il apprend à la dure.

«Il est à s'ajuster à l'utilisation qu'on fait de lui, mentionne Mark Hunter, vice-président et directeur général du club. Ils étaient huit défenseurs l'an dernier avec l'équipe américaine des moins de 18 ans, de sorte qu'il jouait 12 ou 13 minutes par match. Ici, on l'utilise en moyenne 25 minutes par match en moyenne. Ça a été difficile pour lui parce qu'il n'est pas habitué à jouer autant. J'admets qu'il joue parfois trop souvent. Il se fatigue alors et c'est dans ces occasions qu'il commet ses erreurs avec la rondelle. Mais il s'habituera parce qu'il continuera à jouer souvent. Nous avons besoin de l'utiliser souvent pour remporter des matchs.»

Au moment d'écrire ces lignes, Tinordi avait amassé deux aides en neuf matchs. Mais Hunter, dont le frère Dale est président et entraîneur des Knights, ne s'attarde pas aux statistiques.

«Je me fous de sa production offensive pour l'instant. On veut qu'il empêche les gros trios adverses de marquer et que sa première passe à nos avants soit réussie. Avec le temps, il s'améliorera offensivement, quand il sera habitué à jouer 70 matchs par saison. Il doit acquérir de l'expérience. Il ne jouait pas assez là-bas. Il faut vivre les situations de matchs de façon à bien lire le jeu et à réagir rapidement. Il doit faire des erreurs et apprendre d'elles sans qu'il y ait de conséquences sur son utilisation, ce qui n'est pas le cas dans les rangs professionnels. Il doit aussi prendre des décisions plus rapides avec la rondelle.»

Mark Hunter estime qu'on ne doit jamais étiqueter un joueur trop rapidement. «Nous avions un défenseur défensif à l'époque et personne ne croyait qu'il avait des aptitudes à l'attaque. Avec le temps, Marc Methot, des Blue Jackets de Columbus, s'est établi dans la LNH, il joue entre 23 et 24 minutes et il est désormais employé en supériorité numérique.»

À l'heure actuelle, Tinordi, 18 ans, joue au sein de la deuxième vague en supériorité numérique et de la première en infériorité numérique, en plus de son tour régulier. «Nous aimons sa contribution jusqu'ici, mentionne Hunter. Il patine très bien pour un joueur de son gabarit et il est très bon en défensive. Il me rappelle un peu Hal Gill, mais c'est un meilleur patineur, et il est un peu plus robuste.»

Mark Hunter est convaincu que le jeune homme aura une longue carrière dans la LNH. «Jarred va jouer dans la Ligue nationale, c'est sûr. Il a encore des choses à améliorer, mais il est ici pour ça. À la fin de la saison, je souhaite qu'il soit plus fort physiquement, mais nous y travaillons en gymnase du lundi au mercredi parce que nous ne jouons jamais en début de semaine. Notre horaire est très favorable. Nous n'avons pas de voyage de plus de deux heures à faire. Nos joueurs sont à la maison à chaque soir. Dans deux ans, Jarred cognera à la porte du Canadien.»