Samedi soir à Glendale, il n'y avait que 8189 spectateurs pour le match des Coyotes face aux Hurricanes de la Caroline. Depuis le début de la saison, les Coyotes attirent en moyenne 10 673 fans dans leur domicile, en banlieue de Phoenix. Et encore, ces chiffres officiels sont peut-être un peu gonflés.

Ce qui est certain, c'est que les Coyotes jouent leurs parties à domicile devant des milliers de sièges vides. Et cela commence à miner un peu le moral des troupes. «Ce n'est pas facile, a admis l'ailier gauche Scottie Upshall avant le match d'hier soir au Centre Bell. On veut jouer devant des partisans, on veut qu'il y ait de l'ambiance. Ce qui se passe à Glendale, c'est décevant.»

Upshall reconnaît sans hésiter que pour un joueur de hockey, c'est beaucoup plus facile de se motiver quand l'aréna affiche complet. «C'est pour ça qu'on adore venir jouer à Montréal, parce qu'on sait que ça va être à guichets fermés, a-t-il ajouté. C'est très différent de ce qui se passe dans notre aréna à nous.»

Et très différent de ce qui se passe dans la région de Phoenix. Pour l'heure, tout semble indiquer que les Coyotes vont être sauvés par un certain Matthew Hulsizer, homme d'affaires de Chicago qui voudrait acheter le club et le garder en Arizona. Mais tant que ce ne sera pas confirmé par les dirigeants de la Ligue nationale, les rumeurs de déménagement vont continuer. «Ça n'a pas été facile pour les gars de l'équipe, parce que les rumeurs circulent depuis au moins 18 mois, a expliqué Scottie Upshall. Partout où on va, il y a des gens qui nous posent des questions sur le sujet. Il faut toujours parler de ça. Je suis sûr que le hockey peut marcher dans la région de Phoenix. Il faut que les circonstances soient les bonnes, c'est tout.»

Sauvés ou non, les Coyotes demeurent une énigme dans le milieu du hockey. Plusieurs joueurs se demandent encore si notre sport national peut vraiment fonctionner dans une ville ou les Cardinals, les Diamondbacks et les Suns prennent presque toute la place dans le paysage sportif.

C'est sans oublier ceux qui trouvent que l'aréna du club ne devrait pas être dans la banlieue de Glendale. «L'aréna est situé au milieu de nulle part, et c'est un problème pour bien du monde, reconnaît l'attaquant Éric Bélanger. C'est l'une des bonnes raisons pour expliquer les petites foules à nos matchs. Je sais bien que les Cardinals jouent dans leur stade juste à côté de notre aréna, mais la NFL, c'est un événement, c'est une fois par semaine. C'est une autre affaire.»

Le vétéran défenseur Ed Jovanovski, qui en est à sa cinquième saison dans le désert de l'Arizona, estime quant à lui que les ennuis financiers du club n'ont pas d'impact sur les performances des joueurs.

«En début de saison, on s'est dit qu'on pouvait soit se plaindre, soit se mettre à jouer, a-t-il raconté. On doit donner le meilleur de nous-mêmes, peu importe ce qui va arriver avec l'équipe. En Arizona, le hockey n'est pas immense comme au Canada. Là-bas, ça prend un club gagnant pour que les gens soient intéressés. Il y a beaucoup d'équipes de sport à Phoenix, et si on ne gagne pas, personne ne parle de nous.»