Olivier Magnan est un hockeyeur patient. Vraiment patient. Il a patienté jusqu'à l'âge de 20 ans et jusqu'en sixième ronde avant d'être repêché par les Devils du New Jersey en 2006.

Il a mis sa patience à rude épreuve au cours des quatre dernières saisons passées à Lowell, dans la Ligue américaine, avec, en prime, un séjour de 45 matchs dans la Ligue de la Côte Est. Loin, très loin, de la Ligue nationale.

Toute cette patience est finalement récompensée. À 24 ans, après 249 matchs disputés dans les rangs mineurs, Olivier Magnan atteint enfin la Ligue nationale. Et c'est dans l'uniforme numéro 29 qu'il a sauté sur la patinoire du Centre Bell, jeudi soir, avec ses nouveaux coéquipiers des Devils pour baptiser sa carrière dans la LNH.

«Oui le chemin a été long, mais je ne me suis jamais découragé. J'ai toujours cru que j'atteindrais la grande Ligue un jour et m'y voici. C'est vraiment spécial. Mais disputer ce premier match à Montréal en plus, je n'aurais vraiment pas pu demander mieux.»

«C'est toujours spécial pour moi et plusieurs de mes coéquipiers de venir jouer ici, dans ce building, devant cette foule. Je peux juste imaginer à quel point ce doit être fantastique pour lui», a lancé le capitaine des Devils Jamie Langenbrunner et jetant un coup d'oeil en direction du nouveau-venu.

Olivier Magnan complétait le troisième duo de défenseurs des Devils, à la droite d'Andy Greene.

Et s'il goûte enfin à la LNH, le jeune homme demeure très lucide: il sait que les blessures qui privent les Devils d'Anton Volchenkov (nez fracturé) et Bryce Salvador (commotion) et les contraintes budgétaires reliées au plafond salarial militent en sa faveur. Il sait aussi qu'à la moindre occasion, il pourrait refaire le voyage inverse et faire à nouveau appel à sa grande patience.

«Je crois encore que je suis un défenseur de calibre de la LNH. Il me fallait obtenir l'occasion de le prouver. Cette chance s'offre à moi et je vais tout faire pour la saisir», expliquait le hockeyeur qui a grandi dans le quartier Fleurimont à Sherbrooke.

En John MacLean, Magnan retrouve un entraîneur-chef qui pourra devenir un allié. «J'ai évolué sous ses ordres l'an dernier à Lowell. Il sait ce que je suis capable de donner et je sais ce qu'il attend de moi. Si je réponds bien, le fait d'avoir joué pour lui l'an dernier ne me nuira certainement pas», assurait Magnan qui, fort de ses 6'2'' et 210 livres, est surtout un arrière à caractère défensif. De fait, il ne compte que huit buts et 58 points à sa fiche en carrière dans la Ligue américaine.

À ses premiers jours dans la LNH, Magnan touche un salaire de LNH pour la première fois de sa carrière. Un salaire qui l'assure d'un revenu annuel de 470 430 $. S'il demeure avec le grand club.

«Je ne me mettrai pas riche aujourd'hui», a toutefois répliqué le défenseur qui a évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda dans la LHJMQ.

«C'est un jour spécial pour moi. Mais j'ai quelque 25 parents et amis qui veulent vivre cette journée avec moi et j'ai dû dénicher des billets pour tout le monde. Ça fait cher, mais c'est une occasion que personne ne voulait rater», a conclu le défenseur qui aura 25 ans le printemps prochain.