Lorsque le Canadien a fait l'acquisition de Jeff Halpern, c'est un spécialiste des mises en jeu, un vétéran conscient de sa défensive, droitier en prime qu'il recherchait.

Après cinq matchs, l'ancien des Capitals de Washington donne entière satisfaction à son nouvel employeur. Il domine l'équipe avec une efficacité de 58,9% aux cercles de mise en jeu et présente un différentiel de +2. Il offre aussi, en prime, deux buts, trois points et quatre tirs bloqués, le plus haut total chez les attaquants.

Lorsqu'on défile ces statistiques encourageantes à Halpern, il se contente de sourire avant de répliquer: «Je suis bien sûr content, mais après cinq matchs, il est un peu tôt pour s'emballer.»

Peut-être. Mais après cinq matchs, Halpern pivote un troisième trio alors que plusieurs observateurs le confinaient au quatrième trio en raison de ses 34 ans et du fait qu'il est loin d'être un marchand de vitesse.

«Je profite de la jeunesse et de la vitesse de mes coéquipiers. J'ai été jumelé à Max (Maxime Lapierre) au cours du camp et je dois dire que les choses vont très bien entre nous. Je dois d'abord et avant tout remplir un rôle de soutien à nos deux trios qui sont plus offensifs», assurait Halpern mercredi.

Comme tout bon vétéran, Halpern était pourtant bien discret en matchs préparatoires. «Je ne suis pas d'accord. Après des années, tu doses mieux tes efforts et tu travailles sur des aspects plus spécifiques. C'est ce que j'ai fait cet automne. Mais je considère avoir connu un bon camp. Nos résultats en témoignent d'ailleurs», a plaidé l'Américain.

Au beau milieu d'une semaine tranquille de deux matchs en sept jours, le Canadien sera deux fois plus occupé la semaine prochaine avec des duels contre Phoenix, la Floride et les Islanders de New York que le Tricolore croisera à deux reprises.

«C'est dans ces circonstances que la profondeur est importante. Quand on regarde les Devils qui sont aux prises avec leurs ennuis salariaux, on se rend compte que toutes les équipes peuvent s'en tirer à trois trios. Il y a même des équipes qui adoptent cette philosophie à longueur d'année. Tampa Bay en a fait la preuve lorsque le Lightning a gagné la Coupe Stanley. D'autres équipes ont besoin de partager le travail. Mais encore faut-il avoir les effectifs pour le faire. En séries l'an dernier, notre quatrième trio ne faisait pas le travail. Et en saison, je considère que nous avons surutilisé des gars comme Plekanec, Cammalleri, Gomez et Gionta dans des situations défensives. La contribution d'un gars d'expérience comme Jeff Halpern nous permet de mieux diviser le travail», expliquait Jacques Martin mercredi.