Scott Gomez et Brian Gionta ne cassent rien en ce début de saison. Ils ont chacun un but et deux points à leur fiche personnelle. Des statistiques qui sont loin de faire contrepoids aux déboires du Tricolore (un but en 17 occasions) en attaque à cinq.

Après avoir évincé Benoit Pouliot de ce trio pour tenter une première relance par le biais de Travis Moen, l'entraîneur-chef Jacques Martin y va d'un deuxième survoltage en moins de deux semaines en insérant cette fois Tom Pyatt à la gauche de Gomez et Gionta.

Pyatt a cédé sa place à Mathieu Darche lors du match de samedi. Il passera donc de la galerie de presse à l'un des deux trios offensifs du Canadien. Toute une promotion pour ce rapide patineur surtout reconnu pour la qualité de son travail sans la rondelle. «Je ne m'attendais pas à ce genre de promotion», a reconnu Pyatt à son retour au vestiaire mercredi.

Une promotion qui ne l'empêchera pas de dormir cela dit. «Je suis bien plus heureux et excité à l'idée de relever le défi qu'on me donne que nerveux face à lui. Surtout que ce n'est pas complètement nouveau. J'ai évolué avec eux en séries l'an dernier et nous avons connu des succès relatifs. J'apporterai de la vitesse et je l'utiliserai pour récupérer des rondelles et mettre de la pression en échec-avant. J'espère que ma contribution donnera des résultats», a lancé Pyatt qui est en quête d'un premier point cette saison et qui affiche un différentiel de -2.

En 40 matchs de saison régulière l'an dernier, Pyatt s'est contenté de deux buts et cinq points. Une production qu'il a presque égalée (deux buts, quatre points) en 18 matchs de séries éliminatoires.

Occasion choisie

La relance de Scott Gomez et Brian Gionta est bien plus reliée à l'implication des principaux intéressés qu'aux efforts qu'entend déployer Tom Pyatt à leur côté.

L'entraîneur-chef Jacques Martin l'a d'ailleurs fait remarquer lorsque les journalistes ont pointé du doigt Benoît Pouliot et son incapacité à maintenir sa place avec Gomez et Gionta.

«Benoit Pouliot n'est pas plus responsable que les deux vétérans des ennuis de ce trio», a tranché Jacques Martin.

Lorsqu'un journaliste lui a fait remarquer que Scott Gomez avait reconnu candidement qu'il ne jouait pas à la hauteur des attentes, l'entraîneur-chef a vite réagi : «L'équipe qui lui a permis de faire le saut dans la LNH et de remporter la coupe Stanley est en ville. L'occasion ne pourrait pas être mieux choisie pour lui et Brian de connaître un fort match. Ce serait un très bon départ. Martin Brodeur a souvent du succès contre le Canadien. Nous pouvons espérer le même genre de performance inspirée de la part de nos deux joueurs qui croisent leur ancienne équipe», s'est empressé de préciser Martin.

Adversaire redoutable: vraiment?

Ce sont des Devils amochés et ralentis par une fiche d'une victoire et six revers (un en prolongation, un autre en tirs de barrage) qui débarquent au Centre Bell.

Aux prises avec les contrecoups du plafond salarial, ils comptent sur une formation réduite. Des joueurs importants sont blessés, Martin Brodeur se contente d'une moyenne de 3,18 buts alloués et une efficacité ô combien inhabituelle de 88,7 %.

Même s'ils ont un match de plus de disputé que le Canadien, les Devils n'ont que dix buts à leur fiche. Quatre de moins que le Canadien. Certains de leurs piliers trainent des différentiels lourds à porter. C'est le cas de Jamie Langenbrunner (-6), Patrick Elias, Dainius Zubrus et Henrik Tallinder (-5). Jason Arnott affiche un différentiel de -6 alors qu'Ilya Kovalchuk malgré deux buts et cinq points affiche un -3.

Malgré tout, Jacques Martin assurait qu'il fallait se méfier des Devils. «Ils comptent quand même sur deux trios explosifs qui sont capables de marquer en tout temps. On connaît aussi l'histoire de Martin Brodeur à Montréal et contre le Canadien (38 victoires, cinq par jeu blanc, 16 défaites et 5 revers en prolongation/fusillade avec une moyenne de 1,78 but accordé par match). On ne peut considérer ce match comme un match facile», a conclu Martin.