Reposés après deux jours de congé et ragaillardis par une récolte de sept points sur les dix à l'enjeu depuis le début de la saison, les joueurs du Canadien reprennent le travail ce matin.

Et c'est une rare semaine «facile» de deux matchs qui les attend. Deux matchs au cours desquels ils recevront les Devils du New Jersey au Centre Bell, jeudi, avant de se rendre à Ottawa pour offrir aux Sénateurs une revanche sept jours après leur revers de 4-3 encaissé à Montréal samedi.

L'occasion est donc belle pour la troupe de Jacques Martin de prolonger le début de saison positif qu'elle connaît en dépit de l'absence remarquée d'Andrei Markov. Une absence qui pourrait prendre fin justement cette semaine.

Quand on dissèque les cinq premiers matchs de la saison, le seul point négatif, l'incapacité de marquer en avantage numérique, vient en tête de liste.

Le Canadien n'a marqué qu'un tout petit but en 17 occasions. Une tendance établie dès le calendrier préparatoire alors qu'il était clair que Jaroslav Spacek, P.K. Subban et Josh Gorges ne pouvaient combler le vide créé par l'absence de Markov.

Avec une «efficacité» de 5,9%, le Canadien occupait hier le 29e et avant-dernier rang dans la LNH pour ses résultats en supériorité numérique. Loin, très loin derrière le Wild du Minnesota qui trône avec une efficacité de 38,1% au 1er rang de la LNH (huit buts en 21 occasions).

Il faudra plus que le retour de Markov pour permettre au Canadien de menacer le Wild. Mais le fait de replacer la pierre angulaire à la pointe droite permettra au Canadien de quitter la cave du classement.

La timidité offensive du premier trio, lequel a d'ailleurs déjà été démembré par Jacques Martin - Travis Moen a remplacé Benoît Pouliot à la gauche de Scott Gomez et Brian Gionta -, a également marqué les cinq premiers matchs de la saison.

Quant aux autres statistiques, elles sont encourageantes, voire satisfaisantes.

C'est le cas du travail à court d'un homme qui place le Canadien au 5e rang (90% d'efficacité), du rendement de Carey Price et du fait que le Canadien tire presque aussi souvent en moyenne par match (30 tirs) que ses adversaires (30,4 tirs), une situation inhabituelle pour cette équipe au cours des dernières années.

Tout un changement

Ces succès tranchent avec les résultats qu'avaient obtenus le Tricolore après cinq rencontres l'an dernier.

Des victoires loin d'être convaincantes en prolongation à Toronto et Buffalo, marquées par les pertes à long terme d'Andrei Markov et Ryan O'Byrne, avaient précédé un désastreux voyage dans l'Ouest canadien: revers de 4-3 à Calgary, dégelée de 7-1 encaissée à Vancouver, autre défaite de 3-2 contre les Oilers d'Edmonton.

Cette défaite avait soulevé bien des questions. Non seulement le Canadien s'était-il fait damer le pion par l'équipe qui allait terminer au dernier rang dans la LNH, mais il n'avait pas répondu à l'entraînement punitif que Jacques Martin avait imposé au lendemain de la déconfiture à Vancouver.

Au lieu de sortir glorifié du cinquième match comme il l'a fait samedi, c'est cloué au banc qu'Andrei Kostitsyn avait terminé la rencontre à Edmonton. Le frère André s'était rendu coupable d'un revirement bête - passe suicide au centre de la patinoire - dont les Oilers avaient su profiter pour s'envoler vers la victoire.

Pis encore, les ennuis ne faisaient que commencer.

Battu 3-2 par l'Avalanche du Colorado en lever de rideau de sa saison à domicile, le Canadien avait prolongé à cinq sa série de revers - en temps réglementaire - consécutifs en s'inclinant 3-1 contre Ottawa.  Rien pour faire taire les critiques et pour calmer une controverse naissante sur l'utilisation des gardiens. Une controverse qui n'allait que prendre de l'ampleur au fil de la saison.

Les ratés au début de la saison dernière n'ont pas empêché le Canadien d'accéder aux séries éliminatoires et de se rendre en finale de l'Est.

Il est donc impossible de garantir un printemps tardif au Tricolore simplement en se basant sur son automne positif. Sauf qu'il est indéniable que le Canadien a bien meilleure mine après cinq matchs que l'an dernier à pareille étape dans le calendrier.