Le Canadien a infligé aux Penguins leur dernière défaite sous le dôme du vétuste Mellon Arena. Une défaite de 5-2 qui envoyait les Penguins en vacances et propulsait le Canadien en finale d'Association, le printemps dernier.

Près de cinq mois plus tard, le Canadien ne pourra infliger aux Penguins leur tout premier revers à l'intérieur de leur nouvel amphithéâtre, le Consol Energy Centre. Les Flyers de Philadelphie, avec un gain de 3-2, s'en sont chargés jeudi.

Mais voilà. Après un été rallongé par l'élimination hâtive aux mains du Tricolore, les Penguins sont animés par un sentiment de vengeance évident. «Je ne l'ai pas encore digérée, cette défaite», a lancé Pascal Dupuis.

«J'en ai entendu parler tout l'été par les parents, les amis, le reste de la famille. Il faut dire que ce revers nous a pris de court. On visait beaucoup plus haut», a reconnu l'attaquant Pascal Dupuis.

Il faut dire qu'après une finale perdue aux dépens des Wings et une Coupe Stanley soulevée à Detroit, les Penguins visaient, au minimum, une autre présence en grande finale.

Un objectif que le Canadien a anéanti.

«Je l'ai encore dans la tête et sur le coeur», a rajouté le gardien Marc-André Fleury, qui avait connu une série difficile face au Canadien, qui l'avait chassé de la rencontre lors du septième et dernier match.

Histoire de s'assurer que la défaite du printemps dernier serve d'outil de motivation, c'est avec une bande vidéo relatant les dernières minutes du dernier match et les célébrations des joueurs du Canadien que l'entraîneur-chef Dan Bylsma a souhaité la bienvenue à ses joueurs lors du tout premier jour du camp d'entraînement. «J'avais passé l'été à passer et repasser ce dernier match dans ma tête. Quand on a revu les images, c'est sûr que ça nous a fait quelque chose», a ajouté le défenseur Kristopher Letang.

Le match de ce soir, le premier de quatre contre le Canadien, n'en sera donc pas un comme les autres.

«C'est toujours particulier d'affronter le Canadien», a d'abord lancé Sidney Crosby.

«Nous ne pouvons nous laisser hanter par ce qui est arrivé l'an dernier. Mais on ne peut l'oublier non plus. En plus, on doit rebondir après la défaite d'hier contre Philly. Tous ces facteurs mis ensemble donnent une belle source de motivation. C'est évident», a poursuivi le capitaine des Penguins.

Un mal pour un bien

S'il est évident que les cicatrices provoquées par l'élimination du printemps dernier ne sont pas toutes bien refermées, les Penguins admettent être prêts comme jamais à l'aube de la saison 2010-2011.

«Je ne me souviens pas d'avoir profité d'autant de repos au cours d'un été. Du moins, depuis mon entrée dans la LNH», faisait d'ailleurs remarquer Sidney Crosby.

«Je me suis vite rendu en France et en Italie après notre élimination afin de faire le vide et de ne pas entendre parler de hockey. J'y suis parvenu, exception faite d'une journée où j'ai croisé un couple de Pittsburgh. Pour le reste, j'ai pu m'entraîner tout en me reposant l'esprit. Les deux derniers étés avaient été courts et les célébrations de la Coupe Stanley ne nous ont pas aidés l'an passé. Surtout qu'il y a eu les Jeux olympiques», défilait Marc-André Fleury.

«Sauf que je t'avouerais que je prendrais des étés occupés bien plus souvent qu'un été de déception comme celui que je viens de vivre», a conclu le gardien originaire de Sorel.

Attentes élevées

Ragaillardis, les Penguins sont revenus au travail avec un gros objectif en tête: «On veut retourner au sommet», a candidement reconnu Maxime Talbot.

«Nous avons perdu un très gros défenseur avec le départ de Sergei Gonchar. Mais je crois que nous formons une meilleure équipe avec les acquisitions de Paul Martin et Zbynek Michalek. Nous devons être meilleurs, car les fans n'accepteront pas une élimination hâtive le printemps prochain. En plus, avec la construction de ce nouvel amphithéâtre, on sent la pression de gagner. La direction de l'équipe nous a vraiment gâtés. Les propriétaires s'attendent à des résultats», a renchéri Kristopher Letang.